Un film financé par les dons et investissements de près de 7000 personnes souligne la bataille menée par la famille d'une travailleuse d'usine de Samsung morte d'une leucémie afin d'obtenir une indemnisation.

Another Family, présenté en première au 18e Festival international du film de Busan, en Corée du Sud, le week-end dernier, est une oeuvre de fiction inspirée de l'histoire de Hwang Yu-mi, morte d'une leucémie à l'âge de 23 ans en 2007. Quatre ans plus tôt, elle avait été embauchée par l'usine de puces de mémoire de Samsung à Yongin, en Corée du Sud. Le titre du film fait référence à un slogan publicitaire de Samsung bien connu au pays.

Le père de Hwang, Sang-gi, un chauffeur de taxi, a remporté une bataille en cour en juin 2011, renversant la décision d'une agence gouvernementale qui avait jugé Samsung non responsable du cancer de la jeune femme. En Corée du Sud, une agence chargée de l'indemnisation et du bien-être des travailleurs analyse les plaintes d'employés victimes de maladies ou de blessures liées à leur emploi. L'agence en a appelé du jugement.

Parmi les dizaines d'employés de Samsung ayant demandé une indemnisation, l'an dernier, pour des maladies soi-disant causées par l'entreprise, deux seulement ont obtenu une réponse positive, selon Lee Jong-ran, une avocate qui vient en aide à des travailleurs ayant contracté la leucémie ou d'autres cancers. Une dizaine de personnes ont déposé des poursuites dans l'espoir de renverser la décision de l'agence, selon l'avocate.

L'histoire d'Another Family est celle d'une jeune femme et de son père, qui sont ignorés par les médias et d'anciens collègues lorsqu'ils tentent d'établir un lien entre les produits chimiques utilisés dans l'usine où elle travaillait et son cancer.

Samsung a indiqué que «les scènes reproduites dans ce film ne sont pas une représentation fidèle d'événements réels», et a ajouté que «depuis 2012, Samsung a communiqué plusieurs fois avec les familles d'anciens employés et continue de s'engager à poursuivre le dialogue».

Plus de 6000 personnes ont donné près de 280 millions de wons (plus de 270 000 $ CAN) aux créateurs du film en échange de billets de cinéma ou de DVD. D'autres individus ont investi quelque 450 millions de wons (près de 435 000 $ CAN).