Le peintre, romancier et cinéaste Marc Séguin présidera le jury de la compétition officielle du 35Festival international du film sur l'art (FIFA) de Montréal, ont annoncé les organisateurs hier en conférence de presse.

L'événement, qui aura lieu du 23 mars au 2 avril, comprendra 170 films en provenance de 25 pays. Le volet compétitif sera constitué de 27 oeuvres dont quatre films canadiens et une coproduction Canada/États-Unis/France.

Outre M. Séguin, le jury est composé du cinéaste Étienne Desrosiers, de Colette Loumède, responsable du studio documentaire (programme français) de l'ONF, de Chantal Molleur, cofondatrice de l'association artistique White Frame (Suisse), et de Pascale Raynaud, responsable de la programmation cinéma et de la collection de films sur l'art au Louvre.

Quant à Marc Séguin, voici ce qu'il avait à nous dire.

Q: Pourquoi accepter ce mandat?

R: Tout petit, je me souviens avoir vu un film de Cocteau montrant Picasso en train de peindre. Et, d'avoir aussi vu un Jackson Pollock en train de peindre au-dessus d'une vitre. Ce sont des traces importantes, car elles nous marquent et nous nomment. Je ne crois pas que c'est aux politiciens de nous nommer. C'est une responsabilité d'artistes dans un paysage de décrets et de brouillard idéologique de nous identifier. J'accepte aussi parce que j'ai le fantasme d'être séquestré durant une semaine et d'écouter des films, chose qu'on ne ferait pas d'ordinaire.

Q: Pour avoir touché à la peinture, au roman et au cinéma, êtes-vous le président de jury idéal pour un festival de films sur l'art?

R: C'est peut-être ça [rires]! Je ne le sais pas, mais je suis avant tout un artiste sensible qui a encore la capacité de s'abandonner et de voir les choses. C'est peut-être aussi une volonté de la direction d'avoir un artiste comme président du jury. Moi, je trouve beau qu'on donne une telle parole à l'art.

Q: Vous devez être habitué à faire face à des membres d'un jury. Comment réagissez-vous par rapport à eux?

R: Je le suis souvent [confronté à un jury] et je trouve ça ignoble! [rires] Je trouve ça dur. Longtemps, j'ai fait le deuil des prix. Mais ici, je trouve important qu'il y ait un peu de visibilité. Le film sur l'art n'est pas un domaine très visible. C'est donc plus facile pour moi de présider un tel jury et de donner cinq prix.

Q: Il vous arrive souvent d'être, comme ici, le capitaine du navire?

R: Oui. Trop! Ce fut le cas lorsque j'ai réalisé un film (Stealing Alice). C'est aussi le cas lorsque je travaille en atelier avec des gens. Tous doivent me consulter, mais... c'est correct. J'arrive à le faire, à faire avancer les choses.