Le Festival du film américain de Deauville (nord-ouest de la France) a couronné samedi soir «Night moves» de Kelly Reichardt, un film sur des écologistes extrémistes, après une semaine marquée par la présence de plusieurs vedettes comme John Travolta, Michael Douglas ou Cate Blanchett.

Le Grand prix du jury a été attribué à «Night Moves» de Kelly Reichardt, qui met en scène l'histoire de trois écologistes radicaux, Josh, Dena et Harmon, convaincus de la nécessité de passer à l'action extrême pour défendre leur cause.

«C'est un film qui a une maîtrise absolue du début jusqu'à la fin, qui pose un problème d'actualité. À quoi ça sert? Est-ce qu'on peut changer les choses? Est-ce qu'on est pas complètement seul?» a déclaré l'actrice Lou Doillon, membre du jury présidé par Vincent Lindon.

Quelque 14 films étaient en compétition.

Le Prix du jury est revenu à deux films ex aequo, «All is lost», où Robert Redford incarne un navigateur confronté aux éléments déchaînés au milieu de l'océan Indien, et «Stand clear of the closing doors», second long métrage de Sam Fleischner, sur l'errance d'un adolescent autiste dans le métro de New York à l'approche de l'ouragan Sandy.

«Fruitvale station» de Ryan Coogler, a obtenu le prix du public et le prix du jury Révélation Cartier, présidé par Valérie Donzelli.

Ce premier long métrage raconte l'histoire vraie d'un jeune Noir, Oscar Grant, tué par un policier dans le métro d'Oakland, près de San Francisco, en 2009. Il avait reçu le Prix de l'avenir de la sélection «Un certain regard» au Festival de Cannes après avoir remporté le Grand prix du jury et le Prix du public du festival américain de cinéma indépendant Sundance à Park City (ouest des États-Unis).

John Travolta, invité d'honneur

Cette 39e édition a été marquée par la présence de nombreuses vedettes, à commencer par John Travolta.

«Le public (c'est) ma motivation», a dit vendredi soir en français l'acteur et producteur américain au déhanché légendaire lors d'une cérémonie lui rendant hommage, avant la diffusion de «Killing season», film d'action où il joue au côté de Robert De Niro.

De fait, celui qui incarnait le personnage de Danny dans «Grease» a fait sensation vendredi, sur le tapis rouge comme sur les planches, en remontant les files d'admirateurs pour signer des centaines d'autographes, posant avec eux pour la photo au-dessus des barrières.

Un peu plus tôt, lors d'une conférence de presse, John Travolta avait dit espérer que son film «Killing season» soit reçu comme un message «contre la guerre». Invité à dire quelles étaient ses actrices préférées, il avait salué le talent de Meryl Streep et de Cate Blanchett.

La comédienne australienne, à qui le festival rendait aussi hommage, a illuminé le tapis rouge de sa présence les premiers jours du festival. Elle a présenté le dernier Woody Allen «Blue Jasmine», dans lequel l'actrice, oscarisée en 2005 pour «Aviator», tient le rôle principal.

Autre temps fort, Michael Douglas, ovationné à l'ouverture du festival, a déploré qu'Hollywood ne fasse plus «confiance» aux scénaristes de «talent». Il est venu présenter avec le réalisateur Steven Soderbergh «Ma vie avec Liberace», une histoire d'amour entre un pianiste kitschissime de musical américain et un jeune homme de condition beaucoup plus modeste. Le film n'est sorti qu'à la télévision aux États-Unis.

Le réalisateur sud-coréen Bong Joon Ho a d'ailleurs insisté samedi sur le fait que son dernier film n'était «en aucun cas une production hollywoodienne». «Snowpiercer» était présenté en quasi avant-première samedi soir, après avoir attiré 10 millions de spectateurs en Corée du Sud.

L'une de ses actrices principales, Tilda Swinton (La Reine blanche du Monde de Narnia) était à ses côtés.

Nicolas Cage, Jamie Foxx et Forest Whitaker ont aussi fait le déplacement à Deauville durant le festival.