Les têtes d'affiche du cinéma d'auteur ne manquent pas à l'appel: Olivier Assayas, Cristian Mungiu, Thomas Vinterberg, François Ozon, Joachim Lafosse, Hong Sang-Soo, Patrice Leconte, Ulrich Seidl, Ken Loach, Carlos Reygadas, Alain Resnais, Takeshi Kitano...

Le 41e Festival du nouveau cinéma (FNC) roulera du 10 au 21 octobre et, comme toujours, son menu cinéphilique est alléchant. Entre le film d'ouverture, La mise à l'aveugle du Québécois Simon Galiero (Nuages sur la ville), et la comédie Camille redouble de la Française Noémie Lvovsky en clôture, on pourra découvrir 286 films de 52 pays.

> Marc-André Lussier parle du FNC sur son blogue

Quelques titres, annoncés hier en conférence de presse, ont déjà fait bonne figure dans d'autres événements internationaux. De la compétition du Festival de Cannes, le public montréalais pourra découvrir l'excellent Au-delà des collines du Roumain Cristian Mungiu, prix du scénario et d'interprétation féminine, La chasse du Danois Thomas Vinterberg, prix d'interprétation masculine pour Mads Mikkelsen, The Angel's Share de Ken Loach, prix du jury, ou encore l'énigmatique Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas, prix de la mise en scène.

Le cofondateur du Festival du nouveau cinéma, Claude Chamberlan, jamais avare d'épithètes, a qualifié sa programmation de «phénoménale». «Tout le milieu du cinéma y a collaboré», a-t-il ajouté devant une salle archicomble, sans doute pour marquer le décalage entre le FNC et le dernier Festival des films du monde, parfaitement ignoré par l'industrie du cinéma québécois.

La présence québécoise au Festival du nouveau cinéma se fera sentir non seulement par les titres représentés par des distributeurs québécois, mais par les films québécois eux-mêmes. Au film d'ouverture de Simon Galiero, à propos d'une retraitée (Micheline Bernard) qui devient dépendante au jeu, s'ajoute notamment le film d'anticipation Mars et Avril de Martin Villeneuve (le frère de Denis), qui met en vedette Jacques Languirand, Caroline Dhavernas, Paul Ahmarani et Robert Lepage.

On pourra aussi découvrir les documentaires québécois La revanche du tango de Francine Pelletier et Alphée des étoiles de Hugo Latulippe, que l'on décrit comme «une déclaration d'amour d'un père à sa petite fille, atteinte d'une maladie génétique rare». Sans compter plusieurs courts métrages, dont celui d'Anaïs Barbeau-Lavalette et André Turpin, ainsi que celui de Chloé Robichaud et Marie-Ève Juste, sélectionnés le printemps dernier à Cannes.

Catimini de la Québécoise Nathalie Saint-Pierre sera en lice pour la Louve d'or, remise au meilleur premier, deuxième ou troisième long métrage de la sélection internationale, compétition qui compte 18 candidats.

C'est dans la section «Présentation spéciale» que l'on trouvera plusieurs films attendus, présentés récemment dans des festivals internationaux. Parmi eux, les longs métrages français À perdre la raison de Joachim Lafosse, Dans la maison de François Ozon, Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais, Le magasin des suicides de Patrice Leconte et Après mai d'Olivier Assayas, un film inspiré sur des lycéens révolutionnaires, vu au Festival international du film de Toronto.

Le Festival du nouveau cinéma, heureux de collaborer avec d'autres événements, dont Fantasia et le Festival de cinéma de la Ville de Québec, s'inspire volontiers de la programmation d'autres manifestations, ce qui ne l'empêchera pas de proposer 41 premières mondiales et 66 premières nord-américaines le mois prochain.

Photo: fournie par la production

La chasse

Parmi les extraits de films présentés hier au pavillon des sciences de l'UQAM, quartier général du Festival, j'ai particulièrement hâte de découvrir Stories We Tell, documentaire de la Canadienne Sarah Polley sur sa famille, très bien reçu à Toronto.

Dans la section «Temps 0», consacrée au cinéma de genre, le nouveau long métrage de Benoît Delépine et Gustave Kervern, Le grand soir, s'annonce pour le moins divertissant, avec Benoit Poelvoorde en vieux punk.

Les documentaires musicaux seront à l'honneur, notamment grâce à des films autour des Chemical Brothers, de la chanteuse canadienne Peaches et du groupe montréalais Arcade Fire. Au rayon habituel de la «controverse annoncée», signalons le long métrage Clip, de la Serbe Maja Milos, Grand Prix du Festival de Rotterdam, qui aborde des thématiques semblables à celles du cinéma de Larry Clark. Bref, il y aura des jeunes et du sexe...

Le Festival du nouveau cinéma ne s'est jamais contenté de présenter un menu cinéma. Cette année encore, quantité d'événements en tous genres ont été prévus: rencontres professionnelles, installations, performances, conférences, soirées animées par des DJ jusqu'au petit matin. Le Wapikoni mobile, initié par Manon Barbeau, sera aussi de la fête, avec une présentation de nouveaux films de jeunes des Premières Nations.

Parmi les curiosités, le projet du chanteur français Albin de la Simone me semble peut-être le plus intrigant. Intitulée «les films fantômes», cette «proposition décalée», espèce de cocktail-conférence musico-théâtrale consacrée à l'amour du cinéma (!), sera improvisée au tout nouveau Centre PHI, notamment par Marc Labrèche, Laurent Lucas, Ariane Moffatt, Pierre Lapointe et Sophie Cadieux. Ça promet.

Photo: fournie par la production

Au-delà des collines