L'histoire: À travers des archives personnelles qui remontent à son enfance, le documentaire fait un portrait intime de la rappeuse d'origine sri lankaise reconnue pour son anticonformisme et ses opinions politiques.

Lauréat du prix du meilleur documentaire musical au dernier Festival de Sundance, Matangi/Maya/M.I.A n'est pas qu'un simple documentaire musical. Il propose une perspective à la fois politique, familiale et médiatique sur sa carrière.

M.I.A, née Maya Arulpragasam, a déjà voulu devenir documentariste. C'est pourquoi elle a accumulé de nombreuses et fascinantes images d'archives depuis plus de 10 ans.

Alors qu'elle s'est fait connaître pour ses propos politisés et engagés, des gens lui ont reproché - dont la journaliste Lynn Hirschberg du New York Times - de mener une vie hypocrite trop confortable avec son ex-mari bien nanti, Benjamin Bronfman (le fils de).

Le documentaire apporte un nouvel éclairage intime et familial sur son parcours. On voit des images de M.I.A enfant, et d'autres qui datent de 1996 alors qu'elle étudiait au Central Saint Martins College of Art and Design de Londres.

Elle raconte ce que c'était d'être la fille de l'un des fondateurs du mouvement de résistance tamoul et de fuir la guerre civile pour se réfugier à Londres. Pendant des années, son frère, sa soeur et elle n'ont pas vu leur père - dont le prénom de guerre est Arular, titre de son premier album -, car ce dernier est resté au combat au Sri Lanka.

C'est à la fois inspirant et souffrant d'être l'enfant d'un homme associé au terrorisme. «La musique était ma médecine, confie-t-elle à la caméra. Je me cachais sous ma couette pour écouter Madonna à la radio.»

Puis un jour, elle a entendu du rap à travers le mur du voisin. Ce fut une révélation. Non seulement Justine Frischmann a été sa mentore, la chanteuse d'Elastica a invité la jeune M.I.A à suivre son groupe en tournée. 

Or, cela s'est mal passé avec les autres membres. La jeune femme est ensuite retournée au Sri Lanka, comme en pèlerinage. 

À son retour au Royaume-Uni, elle a obtenu un contrat avec le label XL Recordings et elle s'est mise à collaborer avec Diplo et plus récemment avec Madonna. Le reste n'appartient pas qu'à l'histoire. Il faut voir le documentaire - au «je», précisons-le - Matangi/Maya/M.I.A.

Présenté en version originale.

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Matangi/Maya/M.I.A. Documentaire de Steve Loveridge. Avec M.I.A, des membres de sa famille, Diplo et Spike Jonze. 1 h 37.

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Matangi/Maya/M.I.A