L'histoire: Un animateur de télé sur son déclin se rend à une fête à laquelle assistent aussi son ancienne femme, toujours très militante, de même que sa fille qui vient d'écrire un livre sur sa relation avec ses parents...

L'intention du duo Jaoui-Bacri, qui signe le scénario de ce film, est très louable: observer les rapports humains à l'ère des égoportraits et des réseaux sociaux, à travers le parcours d'une vedette de la télé qu'on songe maintenant à «tasser» (Jean-Pierre Bacri relooké Ardisson).

Et l'on oppose aussi ce dernier à son ancienne amoureuse (Agnès Jaoui), toujours fidèle à ses idéaux humanistes. Si Place publique comporte de bons moments, il n'est cependant pas à classer dans la frange supérieure de l'oeuvre des scénaristes, ni de la réalisatrice du Goût des autres.

C'est qu'au fil d'un récit qui se déroule dans un lieu unique, soit le grand jardin d'une résidence où la nouvelle propriétaire des lieux - productrice de l'animateur - pend la crémaillère, on en vient à se demander à quoi tout cela peut bien rimer.

Oui, bien sûr, le sens de la fête (impossible de ne pas penser au film du tandem Toledano-Nakache avec le même Bacri) trouve ici un écho plus cynique, d'autant que le sens légendaire de la réplique des scénaristes fait souvent mouche.

À l'arrivée, on ne retiendra cependant pas grand-chose de ce portrait où le schisme entre les bobos et les habitants des «régions» ne fait que s'accentuer, où une comptable hurle sa vie en tentant de chanter Le blues du businessman en karaoké, où les vétérans tentent de garder leur place face à une nouvelle génération dont ils ne comprennent pas les codes. Parce que, oui, la roue tourne. 

Et c'est principalement ce qu'évoque ce film qui, finalement, ne semble pas avoir plus à dire que ça. 

Reste quand même le plaisir de voir Bacri.

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Place publique. Comédie dramatique d'Agnès Jaoui. Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Léa Drucker. 1h38.

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IMAGE FOURNIE PAR Axia Films

Place publique