Fleuve noir fait partie de ces films dont le spectateur a du mal à distinguer si la part caricaturale du récit est volontaire ou pas. Même si des pointures du cinéma français sont mises à contribution dans cette adaptation d'Une disparition inquiétante, un roman policier de Dror Mishani, le trait est parfois tellement grossier qu'il y a lieu de s'interroger à propos de l'approche que le cinéaste Erick Zonca a voulu emprunter.
Vincent Cassel se glisse en effet dans la peau d'un cliché ambulant. Il prête ses traits à ce genre d'enquêteur désabusé, évidemment alcoolo, qui ne semble plus rien attendre de la vie, encore moins de sa relation avec un fils impliqué dans de petits trafics de drogue.
Le récit, qui ne ménage pas les incohérences, aurait sans doute pu prêter flanc à un peu de profondeur psychologique, mais ici, rien n'y fait. Seul Romain Duris parvient à tirer son épingle du jeu dans le rôle du professeur un peu trop intéressé.
Il y a 20 ans, Erick Zonca, dont nous avions pratiquement perdu la trace sur nos rives, avait été révélé grâce à La vie rêvée des anges, qui a marqué le cinéma français des années 90. Dommage que les retrouvailles ne soient pas plus réjouissantes.
**1/2
Fleuve noir. Drame policier de Erick Zonca. Avec Vincent Cassel, Romain Duris, Sandrine Kiberlain. 1 h 53.
image fournie par MK2 | Mile End
Fleuve noir