L'histoire: En Grande-Bretagne, au début du XIXe siècle, Mary Wollstonecraft Godwin, adolescente et écrivaine en herbe, entame une liaison avec le poète Percy Shelley. À 19 ans, elle écrit un roman d'horreur qui fera date: Frankenstein. Mais, parce qu'elle est une femme, elle devra faire face à l'adversité avant de voir son talent reconnu.

Qu'on ne s'y trompe pas. Mary Shelley n'est pas un film d'horreur. Bien davantage un film d'amour.

Du moins, c'est ce que proposent la scénariste Emma Jensen et la réalisatrice Haifaa Al-Mansour dans ce long métrage essentiellement centré sur les années qui ont précédé la publication du roman Frankenstein, le 1er janvier 1818.

L'amour, Mary le recevra des membres de sa famille et de son mari Percy. Ne sont-ce pas celui-ci et son père qui mettront leur poids dans la balance pour qu'elle soit reconnue comme auteure du roman? Parce qu'à l'origine, l'ouvrage a été publié anonymement avec une préface de Percy Shelley. Cet amour ne se vivra toutefois pas sans mille et une aspérités, ruptures, chicanes.

Le film s'intéresse aux origines familiales de Mary et à l'influence de ses parents - bien que sa mère soit morte alors qu'elle n'avait que 11 jours sur son parcours. Jeune femme littéraire, en quête d'autonomie, Mary est une fonceuse, une romantique, une aventurière.

Pour l'incarner, Haifaa Al-Mansour a fait appel à une Elle Fanning habitée. Belle à en pleurer, rayonnante, allumée, colérique, sa Mary est convaincante de bout en bout.

Les personnages l'entourant le sont tout autant, à commencer par sa demi-soeur Claire (Bel Powley), son père William Godwin (Owen Richards) et son mari Shelley (Douglas Booth, effacé). Lord Byron (chez qui, à Genève, l'idée de l'ouvrage est née) l'est moins, à cause du jeu plus caricatural de Tom Sturridge.

Avec une direction photo, des cadrages et une direction artistique à couper le souffle, la première partie du film est réussie. Ce drame qui se veut biographique remplit sa fonction. Le spectateur est gorgé d'informations. Par la suite, le récit devient plus sirupeux, verse dans la guimauve. Tout devient trop lisse, trop beau, trop conte de fées.

Si on nous explique comment Mary a trouvé son monstre, on aurait aimé en savoir plus sur ce qui a alimenté son récit et son état d'esprit durant l'écriture. Ce passage est expédié en quelques scènes trop brèves.

Mary Shelley est meilleur dans sa forme que dans son fond, mais il fait oeuvre utile en nous racontant deux histoires, celle du roman et celle de son auteure, qui nous sont méconnues. Ou peut-être que nous avons oubliées.

* * *

Mary Shelley. Drame biographique d'Haifaa Al-Mansour. Avec Elle Fanning, Bel Powley et Owen Richards. 2 h.

> Consultez l'horaire du film

AFFICHE DU FILM FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Mary Shelley