Le réalisateur allemand Thomas Riedelsheimer a sorti, en 2001, Rivers and Tides, un premier documentaire sur Andy Goldsworthy. Fasciné par l'artiste britannique connu pour ses interventions de type land art, il l'a suivi de nouveau, de 2013 à 2016, lors de projets réalisés en Écosse, au Brésil, en France et en Nouvelle-Angleterre...

Andy Goldsworthy est tout un personnage. Il faut le voir en Écosse cheminer dans des branchages, mains nues, comme s'il rampait dans les airs. Au risque de se blesser. C'est la nature de Goldsworthy, en symbiose avec l'environnement.

Thomas Riedelsheimer le filme dessinant sur des arbres morts, recouvrant, l'automne, des pierres de feuilles jaunes pour célébrer la vie avant que la couleur, aussi éphémère que son art, ne disparaisse. Il explique que ces oeuvres donnent un sens à sa vie et qu'il a choisi sciemment de regarder le monde différemment. Il y a du délirant et en même temps du vrai dans sa démarche atypique. Le fait de le retrouver dans la soixantaine, poursuivant son sillon singulier, nous le rend plus touchant encore.

Dans une maison en pisé de la campagne brésilienne, il s'extasie sur le plancher d'argile et de fumiers de fermiers locaux. Ce qui le conduit à tapisser les murs et plafonds d'une maison californienne du même matériau, après y avoir fait pénétrer de force un palmier!

On suit Andy Goldsworthy à Morecambe, en Angleterre, où il travaillait dans les années 70. C'est d'ailleurs en Grande-Bretagne que les images du film sont les plus belles et les plus en harmonie avec son art. Une toile réalisée avec des moutons. Une intervention avec des feuilles dans de vieux escaliers de pierre.

Ou sa performance de se coucher par terre quand il pleut puis de se relever plus tard afin de laisser apparaître la trace fugace de sa présence. Un art poétique et sans prétention, de la part d'un artiste qui affirme avoir plus appris des fermiers que des écoles d'art. Rafraîchissant en notre ère d'art technologique.

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Leaning Into the Wind, V.O., sous-titrée en français. Documentaire de Thomas Riedelsheimer. Avec Andy Goldsworthy. 1 h 33.

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Leaning Into the Wind