Jalouse est une comédie, mais pas seulement. Même si les frères David et Stéphane Foenkinos (La délicatesse) traitent avec légèreté un thème rarement abordé, leur film prend quand même ancrage dans les zones les plus sombres de l'âme, là où quelques sentiments inavouables sont parfois enfouis.

C'est que Nathalie (Karin Viard) disjoncte le jour du 18e anniversaire de sa fille (Dara Tombroff), trop belle, trop talentueuse, trop amoureuse, trop parfaite, qui la renvoie à sa propre condition de femme délaissée. Dotée d'une mauvaise foi grandiose, Nathalie entamera sa crise de la cinquantaine en exerçant d'abord sa jalousie maladive sur sa propre fille, puis sur tout ce qui bouge autour d'elle. Qu'il s'agisse de la meilleure amie (Anne Dorval maîtrise à merveille l'accent parisien), de l'ancien mari maintenant en couple - évidemment - avec une femme plus jeune, ou de la nouvelle collègue arrogante (Anaïs Demoustier) qui lui renvoie à la figure ses méthodes anciennes.

Écrit spécialement pour Karin Viard, qui propose ici une composition remarquable, Jalouse est avant tout le portrait d'une femme en crise, qui trouve désormais le bonheur des autres insupportable. La réussite des frères Foenkinos est d'avoir su en tirer matière à comédie, sans jamais sombrer dans la caricature ou la moquerie.

***1/2

Jalouse. Comédie de David et Stéphane Foenkinos. Avec Karin Viard, Anne Dorval et Thibault de Montalambert. 1 h 47.

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Image fournie par Axia Films

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