Synopsis: Lily et Amanda, adolescentes vivant dans les quartiers riches d'une banlieue du Connecticut, se retrouvent après s'être perdues de vue pendant quelques années. Amanda, qui a la particularité de ne ressentir aucune émotion, viendra perturber l'équilibre de son amie en lui donnant l'idée d'éliminer son beau-père qu'elle déteste.

La beauté vénéneuse des jeunes filles désoeuvrées, le grain de sable perturbateur, la froideur d'un monde déconnecté de tout sentiment, la violence larvée: il y a dans Thoroughbreds une foule de clichés de ce genre de film noir, pas bien nouveau depuis Bret Easton Ellis et François Ozon.

En fait, ce premier film que Cory Finley a adapté de sa propre pièce manque étrangement de tonus. Quand, dans un thriller, le réalisateur se sent obligé d'inclure toutes sortes de bruits dissonants pour instaurer la tension, c'est la preuve qu'il n'a pas réussi à la faire monter autrement.

Les longs dialogues, toujours livrés sur un ton monocorde, sont écrits avec subtilité. Mais ces échanges entre les personnages en font un film assez bavard, interrompu par des éruptions de violence qui retombent aussi vite.

Avec cette partition toute en malaises, les deux comédiennes, Anya Taylor-Joy (Lily) et Olivia Cooke (Amanda), sont d'une justesse implacable. Mais dans ce film glacial, c'est l'incandescent Anton Yelchin, dans son dernier rôle avant sa mort dans un accident en juin 2016, qui se démarque. Il y incarne Tim, petit bum aux grandes ambitions que les jeunes filles tentent de manipuler, seul élément vibrant de ce film étouffant, tourné quasi en huis clos.

Film noir qui montre que les psychopathes ne sont pas toujours ceux que l'on pense, Thoroughbreds est maîtrisé même s'il ne semble pas être allé jusqu'au bout de ses ambitions. S'étirant un peu trop pour tenir les spectateurs en haleine, pas hyper original dans son propos, il porte tout de même la marque d'un réalisateur intelligent. Une curiosité.

Thoroughbreds (V.F.: Pur-sang). Comédie noire de Cory Finley. Avec Anya Taylor-Joy, Olivia Cooke, Anton Yelchin. 1h32.



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image fournie par Universal

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