L'histoire: En 1975, une fillette prénommée Loung, issue d'une famille aisée et unie, doit lutter péniblement pour survivre quand les Khmers rouges prennent le pouvoir au Cambodge et instaurent un régime de terreur.

Saluons d'abord le courage d'Angelina Jolie. Contrairement à ce que font la plupart des cinéastes occidentaux quand ils plongent dans l'horrible réalité d'un pays en guerre, la réalisatrice n'a mis aucun personnage venu d'ailleurs dans l'histoire qu'elle raconte. D'une certaine façon, sa démarche est en tous points semblable à celle qu'avait empruntée Kim Nguyen pour Rebelle. La poésie en moins, hélas.

Dans ce film coproduit par le Franco-Cambodgien Rithy Panh (L'image manquante), Angelina Jolie porte à l'écran le récit autobiographique de Loung Ung, qui a coécrit le scénario avec la réalisatrice.

Fillette au moment de la prise du pouvoir par les Khmers rouges en 1975, Loung a dû survivre à la déshumanisation collective, à l'endoctrinement d'une idéologie où l'individualisme n'existe plus et, surtout, à l'horreur des exactions. Tout est vu selon son regard d'enfant.

L'intention est très louable, d'autant qu'elle fait écho au fait que le gouvernement américain n'a jamais donné le change à propos d'une situation qui, pourtant, découle directement de ses opérations au Viêtnam, le pays voisin. Cela dit, il manque au récit un fil narratif vraiment engageant pour le spectateur. L'ensemble pourrait servir de pièce d'accompagnement à The Killing Fields, l'excellent film que Roland Joffé a réalisé il y a plus de 30 ans, mais il n'atteint pas ici la même charge émotionnelle, malgré les belles qualités de réalisation.

First They Killed My Father, tourné entièrement en khmer, est maintenant offert sur Netflix.

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First They Killed my Father . Drame d'Angelina Jolie. Avec Sreymoch Sareum, Kompheak Phoeung, Socheata Sveng. 2h16.

image fournie par netflix

First They Killed My Father