Synopsis: Dans la Pologne de l'après-guerre, le célèbre peintre Wladyslaw Strzeminski, figure majeure de l'avant-garde, enseigne à l'École nationale des beaux-arts de Lódz. Refusant de se conformer aux exigences du Parti, il est victime de l'acharnement des autorités communistes.

Le film testament d'Andrzej Wajda a quelque chose de très émouvant. Non pas que le maître polonais, mort l'an dernier, se laisse dériver à quelques épanchements - la rigueur de sa démarche l'honore -, mais bien parce qu'en guise de dernier film, le cinéaste propose le portrait d'un artiste. Qui pourrait tout aussi bien être le sien.

En s'inspirant du véritable parcours du peintre Wladyslaw Strzeminski, Wajda propose un vibrant plaidoyer en faveur du rôle de l'art dans la société. Et le danger qui le menace quand des gens de pouvoir au service d'une idéologie s'en emparent.

Mort dans la misère en 1952 après avoir été dépouillé de tous ses titres et interdit de travail sous l'ordre de Staline, parce qu'il refusait de se conformer au « réalisme socialiste » (la seule expression artistique tolérée par les autorités), Strzeminski a vécu une véritable descente aux enfers.

Avec sobriété, parfois même un brin d'austérité, Wajda décrit comment une machine implacable peut s'installer progressivement et broyer un artiste contestataire. De son renvoi de l'université où il enseignait jusqu'à la destruction de ses oeuvres, en passant par une radiation de l'association des peintres polonais, Strzeminski a marqué l'histoire de l'art, mais aussi, bien malgré lui, l'histoire politique de son pays. À une époque où la place des artistes est de plus en plus contestée dans certaines sociétés, ce portrait donne froid dans le dos.

Les fleurs bleues (V.F. de Powidoki). Drame d'Andrzej Wajda. Avec Boguslaw Linda, Aleksandra Justa, Bronislawa Zamachowska. 1h38.

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Les fleurs bleues