L'histoire: Un homme toujours en chômage après avoir traversé un épisode d'épuisement professionnel est recruté par un homme d'affaires mystérieux pour faire des transcriptions d'écoutes téléphoniques. Il se retrouve malgré lui au coeur d'un complot politique.
Ce premier long métrage de Thomas Kruithof rappelle inévitablement les thrillers «paranoïaques» des années 70, du genre Three Days of the Condor.
Dans La mécanique de l'ombre, les influences sont d'ailleurs parfaitement assumées. L'intrigue du film est construite autour d'un piège qui se referme progressivement sur un brave type qui, en principe, n'aurait jamais dû se retrouver dans cette position.
Alors qu'il retranscrit machinalement des écoutes téléphoniques, sans même réfléchir à ce qu'il tape, Duval voit sa vie basculer le jour où il commence à se poser des questions.
Kruithof a su trouver en François Cluzet l'interprète idéal pour traduire la condition de cet homme, prisonnier malgré lui d'un engrenage. L'acteur offre ici une composition subtile et très dépouillée, qu'une caméra à la fois précise et sensible capte avec attention.
À n'en pas douter, ce cinéaste a le sens de la mise en scène. Il est toutefois dommage que, sur le plan du récit, l'aspect politique ait été un peu laissé de côté, au profit d'une intrigue plus anecdotique.
On parlera ainsi d'un thriller honnête, dont les amateurs de films à suspense apprécieront la maîtrise.
* * *
La mécanique de l'ombre. Suspense de Thomas Kruithof. Avec François Cluzet, Denis Podalydès, Sami Bouajila. 1h28.
Image fournie par TVA Films
La mécanique de l'ombre