The Lego Batman Movie, c'est Batman v Superman sur l'acide. C'est la réponse au «Why so serious?» de The Dark Knight.

«Tous les films importants commencent par un écran noir.» Ainsi s'élève, sur écran noir, la voix rocailleuse que Will Arnett emploie quand il se glisse dans les cordes vocales du Batman égocentrique et imbu de lui-même croisé dans l'hilarant The LEGO Movie et qui, dans The Lego Batman Movie, est promu au rôle principal.

Le directeur de l'animation du premier, l'excellent Chris McKay, a également eu une promotion puisqu'il remplace Phil Lord et Christopher Miller (occupés par Star Wars et la jeunesse de Han Solo) à la réalisation du second, spin-off de l'immense succès populaire et critique de 2014.

Comme c'est généralement le cas quand on retourne dans un univers récemment visité, l'effet de surprise est moins là.

Ce pastiche de film de superhéros, délicieusement autoréférentiel... un peu comme un Deadpool destiné à la famille, connaîtra aussi le succès. C'est mérité.

Si l'animation assume plus son côté images de synthèse et joue moins la carte briques-de-plastique-colorées-qui-s'animent-par-magie, si le scénario piétine le même thème (l'importance de la famille et la force dans l'union) au lieu de s'éclater dans la fantaisie, The Lego Batman Movie provoque le premier sourire dès ses premières images (ou «non-images»: on se souvient, écran noir) et l'alimente pendant 90 minutes où les petits et les grands poufferont régulièrement - souvent, pas aux mêmes endroits, et c'est le plaisir de la chose.

Crise existentielle

L'histoire? Rien ne va plus pour Batman. Autant dans sa vie personnelle que professionnelle, c'est la crise. Barbara Gordon (Rosario Dawson) succède à son père au poste de commissaire de Gotham et affiche ses couleurs... qui ne sont pas celles du chevalier noir: elle veut que le vigilante travaille de concert avec les forces de l'ordre et non plus en solo. Alfred (Ralph Fiennes) s'inquiète pour son protégé et le pousse à adopter un orphelin, qui deviendra Robin (Michael Cera). Même l'ennemi juré de Batman, le Joker (Zach Galifianakis), «rompt» avec lui!

Tout cela de débouler comme une tonne de briques sur Gotham, puis de rebondir jusqu'à la Forteresse de solitude et la Zone fantôme Superman. S'affrontent alors tous ces «gentils» et ces «méchants» de la culture pop... puisque Lego en possède les droits. Entrée de The Flash, Green Lantern, Poison Ivy, Clayface, Catwoman, mais aussi de Voldemort, l'oeil de Sauron, King Kong, etc. 

C'est très drôle.

Toutefois, écrite à un grand nombre de mains, dont celles de Seth Grahame-Smith (le très raté Abraham Lincoln: Vampire Hunter) et de Chris McKenna et Erik Sommers (qui ont fait leurs armes dans le monde surréaliste de Community et ont pratiqué là l'art du punch line et de la situation absurde plus que celui du récit au long cours), cette histoire amusante et sympathique ne dépasse pas l'anecdote. Surtout quand on la compare à celle de The LEGO Movie qui, tout en étant elle aussi ludique et déjantée, était aussi riche et (oui oui) importante.

* * * 1/2

The Lego Batman Movie (V.F.: Lego Batman, le film). Film d'animation de Chris McKay. Avec Will Arnett, Michael Cera, Zach Galifianakis, Rosario Dawson. 1h46.

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Image fournie par Warner Bros.

The Lego Batman Movie