L'histoire: Un homme souffrant d'un trouble dissociatif de l'identité (James McAvoy) enlève trois adolescentes qui vont ainsi côtoyer plusieurs de ses 23 personnalités. Parmi les otages, Casey (Ana Taylor-Joy), dont la perspicacité prend tranquillement le pas sur la panique.

La bonne nouvelle, c'est que M. Night Shyamalan semble avoir touché le fond du baril avec After Earth et The Last Airbender. À partir de là, il ne pouvait que remonter. Ce qu'il fait. Mais la mauvaise nouvelle, c'est qu'après le moyen, mais pas entièrement raté The Visit, Split n'est pas le retour à la forme annoncé/espéré du réalisateur de The Sixth Sense et d'Unbreakable.

Comme Toni Collette dans United States of Tara, James McAvoy excelle à travestir sa personnalité par le plus minime des changements, mais sa performance ne suffit pas à faire un film, d'autant que celui-ci marche lourdement dans un sillon récemment exploré par Jeremy Saulnier (Green Room) et Fede Alvarez (Don't Breathe), deux excellents suspenses eux aussi en lieu clos.

Le premier jouait à fond la note réaliste et le second grimpait les marches menant à un grand-guignolesque de bon aloi. Cette clarté de trajectoire est absente de l'histoire coécrite par le cinéaste qui bascule vers le surnaturel dans son troisième acte... mais sans la touche magique qu'affichaient les premiers films de Shyamalan pour qu'on «embarque» vraiment.

On regrette aussi le manque de substance des personnages entourant Dennis/Patricia/Hedwig/Barry/etc., la lourde morale et le drame plaqué véhiculés par Anya Taylor-Joy (The Witch), la sous-exploitation d'un filon «médical» hyper fascinant et les erreurs (bien pratiques) qu'accumulent les protagonistes.

Survient alors le punch final. Et là, d'accord, on est surpris. Assez pour laisser encore une chance au cinéaste.

* * 1/2

Split (V.F.: Divisé). Thriller d'horreur de M. Night Shyamalan. Avec James McAvoy, Anya Taylor-Joy, Betty Buckley. 1h57.

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Image fournie par Universal

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