L'histoire: Des jeunes filles membres de la section armée du Parti des travailleurs du Kurdistan défendent leur territoire en luttant contre Daech (acronyme arabe du groupe armé État islamique). Elles nous expliquent l'idéologie à la base de leur engagement, tout en dévoilant une part de leur quotidien.

Elles se prénomment Sozdar, Azer, Rojen. Elles se sont enrôlées au sein du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), composé à 40 % de femmes, luttant sans relâche contre Daech. Encore dans la toute jeune vingtaine, elles manient la kalachnikov, le lance-roquettes et le dragounova avec aisance.

Pour son premier long métrage Gulîstan, terre des roses, en lice pour deux prix Écrans canadiens, la cinéaste montréalaise Zaynê Akyol - elle-même d'origine kurde - est allée à la rencontre de ces jeunes femmes près de la frontière de l'Irak et de la Syrie afin de comprendre l'ampleur de leur engagement.

Par l'entremise de splendides images, sans jamais montrer la violence et l'horreur des combats, la réalisatrice réussit l'exploit de faire pénétrer le spectateur dans leur réalité quotidienne. Repas pris en commun, enseignement des principes du Parti guidés par les notions de féminisme et de liberté, jeux, rires, danses, soin des cheveux, tout y passe.

Parvenant à s'effacer derrière sa caméra, Zaynê Akyol recueille des confidences parfois troublantes. Comme celles de Rojen qui regrette de ne pas avoir fait ses adieux à sa mère. Ou celles de la doyenne Sozdar, dont le visage est filmé sobrement en gros plan, qui affirme ne pas craindre la mort. « Mes propos sont peut-être mes dernières paroles pour toi. Ou peut-être pas », affirme-t-elle à la réalisatrice en souriant.

Car malgré la mort qui les guette, elles gardent le sourire. Troublant.

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Gulîstan, terre des roses. Documentaire de Zaynê Akyol. 1h26.

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PHOTO FOURNIE PAR L’ONF