L'histoire: Howard, un publicitaire new-yorkais à la réussite exemplaire, sombre dans la dépression à la suite d'une terrible tragédie. Ses collègues élaborent alors un stratagème radical qui lui permettra de faire face à sa souffrance de façon complètement inattendue.

Il est de ces films qui, parfois, assument pleinement leur nature émotive en proposant des histoires édifiantes, qui ont l'heur de faire du bien à l'âme.

Il est aussi parfois de ces films qui forcent les bons sentiments à un point où ils sombrent carrément dans le ridicule. Collateral Beauty fait assurément partie de la seconde catégorie.

Will Smith se glisse ici dans la peau d'un directeur d'agence de publicité incapable de reprendre sa vie en main, deux ans après la mort de sa fillette de 6 ans.

On peut évidemment compatir à la douleur d'un père qui subit la pire tragédie qui soit. On comprend toutefois moins bien comment on a pu traiter ce thème de façon aussi grossière dans ce film.

Étant pris en filature par ses associés, qui ont besoin de son accord pour aller de l'avant avec l'entreprise, Howard reçoit en effet, tour à tour, la visite de «la mort», du «temps» et de «l'amour», à qui il a adressé des lettres comme on envoie une bouteille à la mer ou un message au père Noël.

Ces trois concepts fondamentaux sont incarnés par trois acteurs sans le sou (Helen Mirren, Jacob Latimore et Keira Knightley), qu'il serait seul à pouvoir voir.

Prétexte à des principes creux de psycho-pop-machin-truc à trois sous, Collateral Beauty, qui met de l'avant une distribution cinq étoiles, constitue sans doute l'un des plus spectaculaires gaspillages de talents de l'année. C'est surtout ça qui fait pleurer.

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Collateral Beauty (V.F.: Beauté cachée). Drame de David Frankel. Avec Will Smith, Kate Winslet, Edward Norton, Naomie Harris. 1h34.

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Image fournie par Warner Bros.

Collateral Beauty