Le chien a toujours été considéré comme le meilleur ami de l'homme. Partant de cette prémisse, le réalisateur Todd Solondz s'est attelé à la rédaction d'un scénario racontant le destin d'un chien saucisse. Wiener-Dog a dormi dans ses tiroirs pendant de longues années avant que le réalisateur ne le ressorte pour en assurer la réalisation.

Présenté à Sundance en janvier dernier, ce nouvel opus du réalisateur d'Happiness et de Storytelling met en vedette, comme dans ses films précédents, une incroyable galerie de personnages plus colorés les uns que les autres. Et fait la part belle aux scènes de la vie quotidienne en quatre courts segments.

Un animal, plusieurs rôles

On fait d'abord la connaissance de Remi, un jeune cancéreux qui retrouve un sens à son existence grâce à l'arrivée de Wiener-Dog. Oui, c'est son nom! Ses parents Dina (Julie Delpy, excellente en mère indigne) et Danny (Tracy Letts), ne pouvant blairer la bête, s'arrangeront pour s'en débarrasser vite fait.

C'est Dawn (Greta Gerwig, spécialiste des rôles de jeunes femmes étranges), une technicienne en santé animale, qui en hérite. Renouant avec le peu recommandable Brendon (Kieran Culkin), un amour de jeunesse, elle l'accompagne lors d'un rocambolesque périple en Ohio, le chien confortablement installé sur ses genoux.

Ce deuxième volet permet de renouer avec les personnages de Welcome to the Dollhouse réalisé par Solondz 21 ans plus tôt.

Laissé en cadeau dans une famille de l'Ohio, le pitou atterrit, on se sait trop comment (les liens entre les sketchs pourraient être plus travaillés), chez Dave Schmerz (Danny DeVito, qui effectue un joli retour), un professeur de scénarisation raté tentant de percer à Hollywood. Vivant seul à New York, il trompe sa solitude avec l'adorable chien saucisse, qu'il habille comme un bébé.

Enfin, l'odyssée canine se conclut dans un foyer de personnes âgées où habite Nana (Ellen Burstyn), éternelle grincheuse, et son fidèle compagnon. Elle y reçoit sa petite-fille venue lui soutirer de l'argent.

Segments inégaux

Comme dans la plupart des films à sketchs, les segments ne sont pas tous d'égale valeur. Les deux premiers, séparés par un amusant faux entracte placardé à l'écran, sont beaucoup plus drôles que les deux derniers. Todd Solondz prend un malin plaisir à saupoudrer son humour noir si caractéristique au fil du récit.

On a également davantage envie de voir se prolonger l'histoire touchante du jeune cancéreux, d'autant plus qu'elle est magnifiquement orchestrée. La scène lors de laquelle Remi et le chien font virevolter au ralenti les plumes des coussins éventrés est de toute beauté. Tout comme celle où le garçon joue de la flûte à son meilleur ami. Difficile de faire plus mignon.

On vous met au défi de ne pas courir adopter un chien saucisse en sortant du cinéma!

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Wiener-Dog. Comédie de Todd Solondz. Avec Julie Delpy, Greta Gerwig, Kieran Culkin, Danny DeVito, Ellen Burstyn. 1h30.

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Image fournie par Annapurna Pictures

Wiener-Dog