Éric Besnard est surtout connu des cinéphiles québécois grâce aux scénarios qu'il a écrits pour Nicolas Boukhrief (Le convoyeurMade in France) plutôt que grâce aux films qu'il a réalisés lui-même (très peu vus chez nous).

Si l'on en juge par son plus récent film, le cinéaste avait visiblement envie de s'éloigner du cinéma de genre afin d'emprunter une approche plus personnelle. Il a en outre pondu une histoire à travers laquelle il pouvait suggérer plutôt que montrer, faire ressentir plutôt que décrire. Avec, à la clé, une volonté manifeste de célébrer la beauté de la nature. Et aussi celle des êtres humains qui savent la regarder.

L'intrigue du récit étant située dans la Drôme provençale, inutile de dire qu'à cet égard, ce parti pris nous donne droit à des images splendides. Ce sont d'ailleurs les épisodes qui évoquent le rapport plus particulier qu'entretient le protagoniste de l'histoire avec son environnement qui rendent ce film « beau » (à défaut d'être très original).

Veuve depuis peu, Louise (Virginie Efira, nouvelle coqueluche du cinéma français) semble parfois être un peu dépassée par les événements. En plus d'élever seule ses deux enfants, elle a dû prendre le relais de la ferme biologique familiale. Distraite dans ses pensées alors qu'elle roule sur une route de campagne au volant de sa voiture, elle renverse un inconnu.

Pierre (Benjamin Lavernhe) sort pourtant de cet accident sans une seule égratignure. Un lien quasi immédiat s'établit entre cet être singulier, qui peut vous faire instantanément des formules mathématiques comme Rain Man, et cette femme un peu déstabilisée dans sa vie. Atteint d'un syndrome d'Asperger, une forme d'autisme, Pierre s'intégrera progressivement dans la vie de Louise, ainsi que dans celle de ses enfants.

JOLIMENT ILLUSTRÉE

L'histoire est très joliment illustrée. Les deux acteurs principaux modulent aussi très bien leurs partitions respectives.

Le goût des merveilles fait assurément partie de ces films qui, en misant sur la plus belle facette de la nature humaine, nous apaisent.

Éric Besnard, qui propose ici son cinquième long métrage à titre de réalisateur, emprunte une approche somme toute assez sobre. Le cinéaste n'évite toutefois pas toujours le piège des bons sentiments ni celui de l'invraisemblance. Mais en cette période troublée, un peu de beauté, de candeur et d'innocence ne peuvent certes pas faire de tort.

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Le goût des merveilles. Drame sentimental d'Éric Besnard. Avec Virginie Efira, Benjamin Lavernhe, Lucie Fagedet. 1 h 37.

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IMAGE FOURNIE PAR AXIA FILMS

Affiche du film Le goût des merveilles