Nous avons eu Alice in Wonderland en 2010 (la suite, Alice Throught the Looking Glass nous arrivera dans quelques semaines), Maleficent (une relecture de Sleeping Beauty) en 2014 et Cinderella l'an dernier. L'année prochaine sera celle de Beauty and the Beast.

Mais dans sa série de remakes de ses classiques d'animation, Disney vient de frapper fort, très fort, en refaisant The Jungle Book et en le confiant à Jon Favreau: visuellement éblouissant - bien que plus sombre que l'original, donc plus familial que purement pour enfants -, ce film d'aventure est une réussite sur tous les plans... même si l'histoire aurait mérité un petit tour de vis supplémentaire pour être à la hauteur (faramineuse) de tout ce qui l'entoure.

À consommer de préférence en 3D et en IMAX, et en version originale pour ceux qui le peuvent (la distribution vocale est d'une perfection qui va au-delà des mots), le long métrage présente un bel équilibre d'humour et de drame, d'émotions et de rebondissements. Et offre une expérience immersive totale. Il représentait pourtant un défi de taille, ses personnages étant tous, à l'exception d'un, des animaux. Et le «un» en question est un gamin d'une dizaine d'années.

L'histoire, rappelons-le, est inspirée du livre de Rudyard Kipling relatant la vie de Mowgli, le petit homme trouvé dans la jungle indienne par Bagheera la panthère noire qui le confie aux soins de la meute de loups. L'enfant grandit en compagnie des louveteaux jusqu'à ce que, menacé de mort par Shere Khan le tigre, il doive prendre la route du village.

Chemin faisant, il croise Kaa le python, King Louie le singe qui rêve d'être un homme, les éléphants majestueux. Et, bien sûr, Baloo l'ours bon vivant. Bref, des animaux qui parlent. Qui vivent dans une jungle luxuriante. Le tout se voulant hyperréaliste.

Cela l'est.

Soin maniaque

Créé grâce aux techniques de pointe (certaines ont été mises au point pour ce film-là), The Jungle Book mêle les images de synthèse à la prise de vue réelle. Mowgli est en effet incarné par le jeune Neel Sethi qui fait des débuts plus que satisfaisants à l'écran même s'il jouait dans des «amorces» de décors en compagnie de partenaires temporaires qui seraient remplacés en postproduction par des créatures de pixels.

Le long métrage a été conçu et réalisé avec un soin maniaque où aucun détail n'a été négligé. En fait, les effets spéciaux sont à ce point réalistes qu'on les oublie.

Et qu'on tombe des nues en voyant, dans le générique, la mention «Entièrement tourné dans le centre-ville de Los Angeles». Nous venions pourtant de passer plus d'une heure et demie dans une jungle, en compagnie de «vrais» animaux... qui parlent.

À ce titre, impossible de ne pas succomber à Bill Murray, adorable manipulateur en Baloo; à Idris Elba, à la fois terrifiant et méprisant en Shere Khan; à Sir Ben Kingsley, sage et puissant en Bagheera; à Christopher Walken, psychopathe jovial en King Louie; à Scarlett Johansson, sensuellement hypnotique en Kaa; à Lupita Nyong'o, maternelle et puissante en Raksha la louve. Tous ont participé, pas seulement vocalement, à la création des personnages qu'ils habitent.

L'effet réaliste est appuyé par le fait que l'action a été filmée de façon à rester dans le domaine du possible/plausible. Donc, pas d'exploits façon film d'animation, ici; et une anthropomorphisation vraiment minimale des animaux.

Quant à l'aspect fantaisiste, puisqu'il se devait d'être là, il se retrouve dans certains échanges entre les personnages et dans la trame sonore de John Debney, où pointent ici et là les thèmes connus et aimés. On se permet même deux des chansons du classique. Et on sort de là le sourire aux lèvres, en se disant - sur un air connu - qu'il en faut peu pour être heureux...

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FILM D'ANIMATION. The Jungle Book (V.F.: Le Livre de la Jungle). De Jon Favreau. Avec Neel Sethi et les voix originales de Sir Ben Kingsley, Bill Murray, Idris Elba, Christopher Walken. 1h45.

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PHOTO FOURNIE PAR DISNEY ENTERPRISES