Une chose est certaine, ce n'est pas Gods of Egypt qui va calmer la polémique entourant l'absence d'acteurs non blancs dans les superproductions hollywoodiennes.

Avant même sa sortie, le réalisateur Alex Proyas s'est excusé dans une entrevue au magazine Forbes pour le manque de diversité de sa distribution, où on ne voit aucun visage égyptien ou le moindrement arabe, malgré le thème du film. Pour tout dire, ça commence à devenir ridicule, cette absence d'imagination.

Très librement inspiré de la mythologie égyptienne, Gods of Egypt se déroule en fait dans un univers fantasmé, qui a très peu à voir avec la vérité historique, où les dieux et les mortels vivent côte à côte. Les effets spéciaux jouent avec les proportions, montrant les dieux géants en comparaison des frêles humains, un peu comme dans Lord of the Rings avec les Hobbits. 

Tout le film s'appuie sur une orgie d'effets CGI en 3D, pour ceux qui apprécient l'esthétique des jeux vidéo plus que les décors naturels.

Le synopsis fait penser au Roi Lion, mais, hé! c'est Gods of Egypt. Le jour de son couronnement, Horus (Nikolaj Coster-Waldau, le Jaime Lannister de Game of Thrones) est attaqué par son oncle, le méchant Set (Gerard Butler), qui tue son père, lui vole le trône (ainsi que ses yeux aux pouvoirs magiques) et même son amoureuse, Hathor (Elodie Yung). Pour reconquérir son royaume, Horus aura besoin de Bek (Brenton Thwaites), jeune mortel et voleur talentueux, à qui il promet de ramener à la vie Zaya (Courtney Eaton), la femme qu'il aime. Il devra même passer chez son grand-père Ra (Geoffrey Rush), qui repousse le chaos toutes les nuits - ce qui nous vaut les images les plus fascinantes du film.

Un melting-pot

Batailles épiques, super pouvoirs, monstres, une touche d'humour comme dans La momie de Stephen Sommers, un peu d'amour pour attendrir le script: Gods of Egypt pioche un peu dans tout ce qu'offre l'heroic fantasy qui connaît actuellement un âge d'or autant au cinéma qu'à la télé.

Forcément, il y a quelques bonnes idées, certaines scènes sont spectaculaires, mais dans ce melting-pot, on peine à retrouver la touche de Proyas, qui nous avait étonnés en nous proposant un monde extrêmement original avec Dark City. Nous sommes ici devant un film à gros budget mêlant aventures, fantastique, science-fiction, action, dont le but évident est d'en mettre plein la vue, comme plein d'autres films du même genre où l'on devine dès le début que le méchant va perdre, non sans avoir combattu et fait beaucoup de dégâts. Rien de bien nouveau sous le soleil, mais certains amateurs y trouveront leur compte.

* * 1/2

FILM D'ACTION. Gods of Egypt (V.F.: Les dieux d'Égypte). D'Alex Proyas. Avec Nicolaj Coster-Waldau, Geoffrey Rush, Gerard Butler et Elodie Yung. 2h07.

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PHOTO FOURNIE PAR LIONSGATE