Tout le monde dans le monde connaît Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry. En faire une nouvelle adaptation relevait du défi un peu fou. Et il est à moitié réussi.

Une petite fille modèle déménage dans un nouveau quartier avec sa maman hyper occupée. À l'image de sa mère disciplinée, la fillette étudie tout l'été afin d'entrer dans une prestigieuse école privée. 

Elle fait toutefois la connaissance d'un vieux voisin étrange, l'Aviateur, qui lui fera connaître le monde merveilleux du Petit Prince. Lorsque le vieil homme tombe malade, la petite fille met tout en oeuvre pour retrouver ledit Petit Prince.

Le cinéaste Mark Osborne (Kung Fu Panda) a réalisé un film hybride à bien des égards comme en fait foi l'utilisation de deux techniques distinctes d'animation - 3D et stop motion -, ce qui représente l'aspect le plus intéressant du film.

Les merveilleuses images animées en papier contrastent avec l'univers froid et logique du monde de la petite fille en 3D.

On s'inspire des dessins et de l'esprit du livre de Saint-Ex pour faire revivre cet univers d'innocence et de beauté composé de personnages que nous aimons tous: le Petit Prince, la rose, le renard, le serpent et les habitants des diverses planètes.

Tous les messages du livre sur l'essentiel qui reste invisible, le passage au monde adulte, l'amour et la jalousie... sont ainsi revisités par une petite fille qui vit plus ou moins les mêmes problèmes face au monde gris et pragmatique qui est le sien. 

La touche Hollywood

Qu'elle veuille s'en échapper est tout à fait compréhensible. Que le film verse alors dans un dernier tiers à la sauce hollywoodienne, beaucoup moins. À moins que l'on ne tienne à séduire un auditoire amerloque en manque d'action... 

Le cauchemar de la fillette prend alors la forme de scènes trépidantes où elle retrouve le Petit Prince devenu grand - le bon - afin d'affronter les personnages du conte de Saint-Exupéry - les méchants. Pas besoin de deviner qui gagnera finalement.

Esthétiquement, ce film est une petite merveille, dont les artisans montréalais peuvent être fiers puisqu'il a été produit en grande partie ici. 

Habile capitaine, le réalisateur Mark Osborne tire également le maximum d'un scénario bancal dont le manichéisme nous laisse cependant pantois. Le Petit Prince méritait mieux. 

Ou peut-être mérite-t-il tout simplement une (re)lecture en version originale avec les illustrations de l'auteur lui-même. Un magnifique petit livre écoulé à 145 millions d'exemplaires dans le monde et traduit en 270 langues et dialectes.

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FILM D'ANIMATION. Le Petit Prince. De Mark Osborne. 1h48.

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Image fournie par les Films Séville

Le Petit Prince