«Était-il possible de faire quelque chose qui justifie autant d'anticipation?», a demandé le scénariste Lawrence Kasdan lors d'une conférence de presse tenue avant la sortie de Star Wars: The Force Awakens.

La réponse est oui. Non, elle est OUI.

Près de 40 ans après la sortie de A New Hope, ceux qui se souviennent de leur état d'esprit au moment où les premiers mots ont défilé, jaunes sur l'écran noir étoilé, accompagnés de la musique de John Williams, et de leur excitation à la fin du film de George Lucas, ceux-là seront propulsés à ce moment-là, à la vitesse «Warp 10» (même si c'est du Star Trek), par le long métrage de J.J. Abrams.

The Force Awakens, épisode VII de la saga dont on a oublié «la deuxième trilogie qui est chronologiquement la première», est un film confortable tant il est familier en ton, en rythme, en humour et même en contenu. Tout en réservant des surprises de taille et des rebondissements saisissants.

Du space opera à son meilleur. Où l'on n'a pas essayé de complexifier inutilement le récit. Et porté par des personnages, oui, archétypaux, mais assez vastes pour y planter des sentiments et émotions qu'ils parviennent à propager de l'autre côté de l'écran - pour peu que l'on soit réceptif.

Mieux. Là où il pourrait y avoir une impression de répétition se superpose une réalité (malheureusement) d'actualité: l'humanité, qu'elle soit d'ici ou d'une galaxie lointaine, très lointaine, est condamnée à faire et à refaire les mêmes erreurs.

Alors, l'histoire? J.J. Abrams et les bonzes de Disney supplient ceux qui auront vu le film de ne pas nuire au plaisir des autres en révélant trop de l'intrigue. Ce n'est pas pour cette raison qu'il n'y aura pas ici de divulgâcheurs, mais parce qu'autant d'anticipation et d'attente ont le droit d'être récompensées. En temps et lieu. Et à 100%.

Disons simplement que dans la vieille garde, Harrison Ford est toujours aussi... aussi «han-soloesque» et qu'autour de lui, Chewbacca, R2-D2 et C-3PO n'ont pas pris une ride (eux!). Quant à la nouvelle génération, qu'elle soit du bon ou du mauvais côté de la Force, elle est superbe. Daisy Ridley, Adam Driver, John Boyega, Oscar Isaac... et BB-8 ont d'ores et déjà fait leurs marques dans cette galaxie-là.

Notons aussi que J.J. Abrams ayant opté pour un tournage sur pellicule, ayant fait travailler sa «gang» le plus possible dans des décors (et ayant dompté sa propension à multiplier les reflets), a permis au récit d'avoir le concret, le poids, l'impression de tangibilité qui avaient été perdus dans la trilogie «numérique» que l'on a oubliée. L'ensemble profitant quand même des technologies d'aujourd'hui pour des effets spéciaux de haut calibre.

Enfin, cela avait été annoncé, il n'y a pas de scène post-générique. Ce n'était pas nécessaire: les dernières secondes de The Force Awakens n'avaient pas le droit d'être estompées par quoi que ce soit.

Et là, que l'attente (re)commence. Prochain rendez-vous: 26 mai 2017, pour l'épisode VIII.

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Star Wars: The Force Awakens (V.F.: Star Wars: Le réveil de la Force). Science-fiction de J.J. Abrams. Avec Harrison Ford, Daisy Ridler, Adam Driver, John Boyega. 2h15.