Chuck et Larry: voilà un film qui fait fort. La comédie présente deux personnages superhétéros: Chuck (Adam Sandler), niqueur né, et Larry (Kevin James), gros nounours endeuillé par la mort de sa femme. Les deux superhétéros travaillent au poste de pompiers de Brooklyn, à New York. A priori, rien ne semble préparer nos deux hommes en feu à se passer la bague au doigt, si ce n'est bien sûr une intrigue comme seules les comédies savent les faire.

Célibataire, Larry s'inquiète pour l'avenir de ses enfants s'il devait lui arriver malheur. Il lui faut trouver un légataire universel, mais qui? Quand il sauve la vie de son comparse dans un incendie, Larry trouve son homme: ce sera Chuck. Les deux amis décident de se faire passer pour des conjoints de fait.

Les choses se corsent quand la municipalité enquête sur leur union. Pour lui donner plus de crédibilité, Chuck et Larry vont même jusqu'aux chutes du Niagara pour convoler en justes noces. Le tout chauffe quand ils deviennent, par méprise, les égéries du mouvement gai et que Chuck s'éprend de leur charmante avocate, Alex, interprétée par une Jessica Biel plus décérébrée que jamais.

I Now Pronounce You... explore les poncifs hétéros-machos-homophobes. Les gais ne sont pas des gais mais des «tapettes» (faggots), les femmes - blondes ou asiatiques, toujours en sous-vêtements - se jettent sur les hommes à la moindre oeillade.

Le tour de force du film, si l'on peut dire, est de donner, par le truchement de nos superhétéros, une leçon de tolérance. Après avoir alimenté toute une partie du scénario, les clichés homophobes se muent en morale moralisante. Les homosexuels sont des gens comme vous et moi, sauf que, voyez-vous, dans le film, ils sont du genre à danser à moitié nus sur Dancing Queen.

Que reste-t-il du film, une fois vidé de son contenu homophobe et misogyne? Une intrigue vue et revue mille fois, quelques blagues caca-prout qui ne feront pas date.

I now pronounce...

Comédie de Dennis Dugan. Avec Adam Sandler, Kevin Jamkes, Jessica Biel, Dan Aykrod.

Pour des raisons administratives plus que sexuelles, Larry demande à Chuck de l'épouser. Vont-ils réussir à prouver qu'ils sont un vrai couple?

Une comédie grasse, un brin machiste, un brin homophobe.

* 1/2