Tom (Zach Braff) n'a pas de hautes ambitions professionnelles et se contente d'un boulot sans véritable prestige, même s'il est le «chef», dans les cuisines d'un restaurant plus ou moins guindé de New York.

Il connaît son travail, le fait de son mieux, s'arrange comme il peut avec ses subalternes et ses supérieurs. Surtout, il est un fiancé brave, fidèle et dévoué. Tom est un bon gars, sous ses allures de jeune homme médiocre et lunatique.

Sa femme Sofia (Amanda Peet), enceinte jusqu'aux yeux, doit momentanément laisser son job, payant et valorisant, pour s'occuper de son chérubin comme une bonne maman. Tom doit donc redoubler d'effort pour subvenir aux besoins de sa petite famille. À la suite d'une bourde monumentale, le jeune cuisinier en chef sera mis à la porte de manière cavalière. Il devra dorénavant, faute de mieux, travailler pour son beau-père, directeur d'une boîte de pub particulière.

Particulière. Le mot est faible. Les employés de cette petite entreprise, tous des «marginaux» ou des reclus à leur manière, doivent adopter, en milieu de travail, une sorte de philosophie Nouvel âge et des comportements d'une rectitude politique irréprochable. Tom se sentira perdu dans cet environnement ésotérique qui allie ponctualité, efficacité, superstition et psycho pop à 5 cents. D'autant plus perdu qu'il devra côtoyer un partenaire particulièrement désagréable, un handicapé geignard et mesquin (Jason Bateman) qui se trouve à être l'ex de Sofia. D'où le titre de cette comédie charmante, moqueuse, mais au bout du compte légère comme l'hélium, The Ex.

Passés les commentaires ironiques et cinglants sur cette étrange sous culture du Nouvel âge, adaptée au marketing, à la bureaucratie et aux relations de travail, The Ex, de Jesse Peretz, ne propose pas grand-chose sinon une comédie romantique flirtant avec le «slapstick» (Zach Braff, par ailleurs fort sympathique, s'enfarge dans les objets, s'adonne à diverses mimiques et simagrées) et donnant parfois dans la satyre sociale. La finale, amorcée par un accident voulu cocasse et imprévu mais pourtant déjà vu 30 fois, nous abandonne sur un épilogue «hop la joie» qui n'a rien de caustique et qui pourrait être coupé puis collé à n'importe quelle comédie américaine récente destinée au «jeune public adulte».

Dommage, car les scénaristes et le réalisateur ont visiblement voulu faire de The Ex un objet original qui nous sortirait de la commune bêtise; une farce avec un fond. On ne sait trop pourquoi ces artisans, peut-être en voulant rejoindre le plus vaste public, ont en quelque sorte saboté leur projet pour n'offrir au bout du compte qu'un truc comique, gentil, parfois tordant mais sans conséquence.

The Ex est présenté en anglais seulement.

The Ex Comédie de Jesse Peretz. Avec Zach Braff, Amanda Peet, Jason Bateman.

Comédie modeste et originale qui s'égare vers la fin pour ne devenir qu'une plaisanterie assez ordinaire.

** 1/2