Après avoir conquis les cinémas des pays amateurs (France, Italie, Brésil, Chili, Grande-Bretagne), le soccer s'incruste de plus en plus dans les films américains. Gracie en est le plus récent exemple.

Aux États-Unis, dans les années 70, Gracie (Carly Schroeder) est une jeune adolescente élevée dans l'adoration du soccer et de son frère aîné. La disparition de ce dernier plonge toute la famille dans un deuil douloureux. Gracie tente de surmonter son chagrin et de devenir une vraie joueuse de soccer.

La route que devra franchir Gracie est parsemée d'obstacles. Il y a la famille, d'abord. Un père (Dermot Mulroney) qui raille les prétentions sportives de sa fille. Une mère (Elisabeth Shue) qui aurait rêvé meilleur passe-temps pour sa fille. Il y a le milieu du soccer, machiste et violent, qui refuse de laisser une place au «sexe faible».

Gracie va montrer qu'avec beaucoup de volonté et de travail, on peut déplacer des montagnes. L'acharnement de la jeune fille pour réaliser ses rêves est exemplaire. La morale de l'histoire est bien américaine: rien n'est impossible à qui sait se battre pour ses rêves.

Gracie est le fruit des oeuvres d'Andrew Shue (producteur et figurant dans le film), de sa soeur Elisabeth Shue et de son beau-frère Davis Guggenheim (réalisateur). Tout comme Gracie, les enfants Shue ont baigné dans le soccer durant leur enfance, et tout comme Gracie, ils ont aussi perdu un frère aîné. Mais contrairement à Gracie, Elisabeth a renoncé au soccer à peine entrée dans l'adolescence.

Partant de ce canevas, les artisans de ce projet se sont, semblent-ils, perdus entre la perte et le combat pour dépasser son deuil, et le rêve féminin et féministe d'une jeune fille pour le soccer. C'est dommage, car Gracie navigue entre ces deux eaux sans parvenir à trouver sa vitesse de croisière.

Si l'exploration du deuil sonne juste, la passion de Gracie pour le soccer reste inexpliquée. Tout comme l'acharnement passionné de l'un des joueurs de l'équipe de l'école pour évincer Gracie.

En regardant Gracie, on ne sait plus trop finalement si l'on regarde un film sur une jeune fille se battant pour jouer au soccer, ou sur le combat d'une famille pour dépasser la perte du fils. Le scénario un peu bancal laisse penser que, peut-être, on regarde tout simplement un film qui serait un clip pour se remémorer les bons airs des années 70 (Blondie, Boston, Springsteen).

Gracie

Drame sportif de Davis Guggenheim. Avec Elisabeth Shue, Carly Schroeder, Dermot Mulroney, Andrew Shue, John Doman

À la mort de son frère, Gracie, décide de se hisser dans l'équipe masculine de soccer de son école.

Hommage au soccer? Comédie dramatique sur les vertus de croire en soi? Gracie se perd un peu dans tout cela.

**1/2