Sorti l'an dernier en Grande-Bretagne et aux États-Unis, le plus récent film de Rowan «M. Bean» Atkinson, dont la suite des aventures au cinéma est attendue en 2007, étonne et charme.

Davantage présente à l'écran, cependant, la véritable vedette du film est Kristin Scott Thomas, tout en nuances comme on l'a vue dans The English Patient notamment, et non Rowan Atkinson, beaucoup plus sobre que d'habitude. Keeping Mum (Secrets de famille, en version française) est une comédie opposée au spectaculaire qui manie aussi bien l'humour grinçant que la subtilité, l'humour noir et l'absurde.

___________________________________________

Certains gags tombent à plat, mais le film ne se prend pas pour un produit hollywoodien où doivent débouler les punchs aux deux minutes. Au contraire, la caméra se pose longuement sur la bucolique campagne anglaise et la mise en scène garde un réalisme de tous les instants.

La qualité du troisième film du cinéaste anglais Niall Johnson réside justement dans sa capacité d'installer un récit, où s'accumulent les meurtres, au sein d'une famille, dont le père est pasteur, qui vit dans un petit village tranquille de la côte anglaise.

Après une ouverture en flashback, l'on plonge dans la vie, des plus ennuyeuses, du révérend Walter Goodfellow (Rowan Atkinson sans grimaces). Il est préoccupé par un sermon qu'il doit prononcer à un important congrès de prêtres protestants. Pendant ce temps, sa femme (Kristin Scott Thomas) le trompe avec son instructeur de golf américain (Patrick Swayze en parodie de lui-même en quelque sorte).

Sa fille (Tamsin Egerton) est une nymphomane assumée et son fils (Toby Parkes), un garçon qui sait où trouver de la drogue mais qui est constamment rudoyé par les voyous de l'école. Heureusement pour tous, la descendante des Mary Poppins et Nanny McPhee, la gouvernante Grace Hawkins (toujours savoureuse Maggie Smith) vient sauver la famille... non sans faire quelques éclaboussures! Nous tairons toutefois le passé de la dame de peur d'éventer le punch.

Keeping Mum fait sourire sans tomber dans le gros rire gras. L'humour est parfois grivois, mais jamais vulgaire. Le film se prend un court instant pour une comédie psychologique où le Cantique des cantiques devient un prélude crédible à l'amour. Les scènes finales frisent intelligemment le vaudeville et la fin vient encore nous surprendre au moment où l'on croyait la dernière bière avalée au pub.

Avertissons tout de suite les Américains : Vade retro Satanas. Ne vous avisez surtout pas d'en faire un remake hollywoodien!

* * *

KEEPING MUM, Comédie de Niall Johnson avec Rowan Atkinson, Kristin Scott Thomas, Maggie Smith et Patrick Swayze.

Obsédé par l'idée d'écrire un sermon parfait, un pasteur perd de vue sa femme qui le trompe et ses rejetons qui n'ont rien d'enfants de choeur.

Une comédie noire qui surprend