Cameron Diaz pour attirer ces messieurs, Jude Law pour attirer ces dames, Kate Winslet pour les drames, et Jack Black pour la blague. Voilà ce qu'on pourrait appeler un quartet de charme, un casting réussi pour une comédie sentimentale d'ambiance de Noël.

Eh bien, croyez-le ou non : dans The Holiday, aucune facétie de Jack Black, aucune illade de Jude Law, sans parler des mimiques de Miss Diaz, ne vous sauveront de l'ennui d'une comédie-plus-que-convenue-que-ça-tu-meurs.

À Londres, Iris (Kate Winslet) constate depuis trois ans que sa vie sentimentale est un désastre. Toujours amoureuse de son ex, aujourd'hui sur le point de se marier avec une autre, elle a du mal à tourner la page. Peu de temps avant Noël, elle décide d'aller déprimer ailleurs et propose, sur Internet, d'échanger sa maison pour les Fêtes.

À quelques milliers de kilomètres de là, Amanda (Cameron Diaz), traverse elle aussi une mauvaise passe amoureuse. Elle vient à peine de virer son mec parce qu'il l'a trompée et se rend compte que si sa carrière est au beau fixe, sa vie personnelle est plutôt vide. Pire, elle n'a même pas réussi à verser une larme depuis le traumatisme majeur de sa jeune existence : le divorce de ses parents.

Quelques clics plus tard, voilà les jeunes femmes en contact. Amanda arrive dans le cottage très monacal d'Iris, tandis qu'Iris, éberluée, découvre la luxueuse résidence hollywoodienne d'Amanda. Une cerise sur le gâteau les attend : un homme vient frapper à la porte des deux demoiselles. Miles (Jack Black) pour Iris, et Graham (Jude Law) pour Amanda.

Une idylle va se nouer des deux bords de l'Atlantique. Car, c'est bien connu, c'est quand on est seule, éplorée, en vacances pour deux semaines que l'on tourne le dos à ses vieux démons et que l'on rencontre, sans s'y attendre, l'homme idéal.

La raison du ratage? Le scénario, signé Nancy Meyers (pro de la comédie sentimentale depuis Something's Gotta Give), est long comme un jour sans pain. On s'ennuie devant des gags qui tombent à plat, de surprises qui n'en sont pas et du suspense très peu palpitants.

Sur la base d'un scénario peu trépident, les acteurs ne se sont pas non plus foulés pour leurs interprétations. On les a tous connu dans de meilleurs jours, et la palme de la déception revient à Jude Law, qui a, semble-t-il, pris le pari de garder ses forces pour un projet plus entraînant.

A-t-on le cur qui bat la chamade devant cette comédie? Non plus : c'est le calme plat. Le maquillage outrancier des comédiens, (où même les Britanniques sont bronzés comme des Californiens) fatigue la rétine. La bêtise des répliques (telles que «Je réalise que tout ce que je veux c'est toi») ainsi que la fainéantise de la mise en scène n'a pas de quoi émoustiller le spectateur.

On est dans la pâle, très pâle copie de Bridget Jones, There's Something About Mary et autres Notting Hill. On entre dans le cinéma en ne demandant qu'à rêver un peu facilement et rire un peu grassement. Au final, c'est tellement long (près de deux heures!) que l'on a hâte de sortir de toute cette guimauve cheap. Un beau dommage.

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The Holiday (V.F. : LES VACANCES), comédie romantique de Nancy Meyers. Avec Cameron Diaz, Kate Winslet, Jude Law, Jack Black, Elli Wallach et Edward Burns.

En pleine déchéance amoureuse, Amanda et Iris échangent leurs maisons pour les vacances de Noël. Une surprise de taille les attend : l'amour, qui vient frapper à leur porte.

Le film, en un mot? Décevant. Tellement insipide que même Jude Law y perd de sa saveur.