Mélanie n'a qu'un rêve. Immense, qui remplit sa tête, son âme, ses tripes. Entrer au Conservatoire de musique. L'audition si attendue arrive. Mais la présidente du jury la prend de haut. L'échec. Le rêve brisé. Foulé aux pieds. Moqué.

Dix années passent. Embauchée par les Fouchécourt pour veiller sur leur fils, elle renoue avec la musique en devant la tourneuse de pages de sa patronne (Catherine Frot), pianiste de renom qui se prépare pour un important concert. On le sait, on le sent, Mélanie (Deborah François), malgré son visage d'ange et son regard limpide, ne peut être sortie indemne et sans cicatrice de la fameuse audition. L'oubli est impossible. Impensable. Son destin est frappé du sceau de la vengeance. Avec quelle machiavélique dextérité Denis Dercourt raconte-t-il la relation entre ces deux femmes, goûtant et faisant goûter à la complexité d'une intrigue qui prend le temps d'explorer les zones d'ombre, qui creuse les motivations plutôt que de jouer de l'épate. Et c'est épatant. Vraiment.

La tourneuse de pages
Suspense
****


De Denis Dercourt. Avec Catherine Frot, Deborah François, Pascal Greggory.
Sortie: 7 août