Il y avait presque 10 ans que le réalisateur François Girard n’avait pas apposé sa signature sur un long métrage. Depuis Le Violon rouge, en fait, en 98. Il faut dire que la préparation et le tournage de Soie (Silk) a longtemps monopolisé ses énergies.

Hélas, l’adaptation très attendue du best-seller d’Alessandro Baricco, présentée en première, hier, au Festival de Toronto, n’a pas été accueillie dans l’enthousiasme. Le film offre de belles qualités esthétiques, mais un bien mince filet d’émotions.

Soie est le récit d’un homme du siècle dernier, éleveur français de vers à soie, qui s’éprendra d’une jeune femme croisée lors d’une mission commerciale au Japon. Hervé Joncour (un Michael Pitt très poseur) ne rapportera pas seulement de ce voyage des cocons sains afin de pallier l’épidémie qui a frappé la culture de son village, mais également un envoûtement irrépressible pour ce « fantôme » du bout du monde. Sa vie tranquille avec son épouse (Keira Knightley) ne tardera pas à souffrir de cette idylle platonique.

Si Girard filme de magnifiques paysages de l’Italie et du Japon, il éprouve, à l’opposé, bien du mal à insuffler une âme véritable à son film. C’est entre déception et indifférence qu’on a accueilli cette production, pourtant si prometteuse sur papier.