Petit Pow! Pow! Noël n’a rien de réjouissant pour le temps des Fêtes. Au contraire, s’il est un film dérangeant, c’est bien ce huis clos tourné en 2005 par le maître québécois de la vidéo, Robert Morin (Requiem pour un beau sans-coeur, Le Nèg’, Quiconque meurt, meurt à douleur).

Cette production est d’autant plus troublante qu’elle met en scène le cinéaste qui joue avec son vrai père, un octogénaire invalide décédé peu après le tournage. Décidé d’en finir avec ce père alité et muet depuis un accident survenu 40 ans plus tôt, un homme se présente seringue et caméra au poing au CHSLD, où le paternel qu’il déteste attend la mort.

Mais avec le va-et-vient du personnel hospitalier, le plan se complique. Mieux vaut donc passer le temps, parler, vider son sac. Commence alors le procès en règle d’un père sur lequel un fils déverse une vie complète de rancoeur.

La violence des mots semble démesurée envers cet homme presque déjà mort. Mais les raisons sont ailleurs. Dans le passé, dans cette vie minée par un père emmuré dans le silence, un ingrat, «un beau sans-coeur».

Règlement de comptes intime filmé avec génie, Petit Pow! Pow! Noël est une oeuvre dure, très dure. Il serait faux de dire qu’on l’aime. On l’accepte, plutôt.

On se laisse choquer et émouvoir par ce monologue criant de haine mais qui cache pourtant, et surtout, un touchant désir de réconciliation. Pour les cinéphiles qui n’ont pas peur des coups de poings.

Joyeux Noël.

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DRAME. Petit Pow ! Pow ! Noël réalisé par Robert Morin, avec Robert Morin et André Morin.

Extras

Aucun