Léo Zimmerman (Gilbert Melki) est un drôle de gars, c’est un homme d’affaire qui ne sourit pas. On le comprend, il se sent traqué par quelque vil assassin au service de financiers sans scrupules. Avec raison.

Le jeune Dimitri, tueur professionnel (Grégoire Colin) a été justement engagé pour s’acquitter de la sale besogne. Mais pour qui exactement travaille Dimitri? Et pourquoi accepte-t-il si facilement ce délai d’une semaine que lui demande sa victime en personne? Et d’où vient cette jolie femme (Mélanie Laurent) qui semble s’amouracher trop rapidement du tueur? Autant de questions qu’on laissera sans réponse ici. 

Habitués que nous sommes aux thrillers hyperactifs et agressifs qui ne donnent plus tant envie de s’agripper au fauteuil que de le manger carrément, ce «polar qui n’en est pas un» nous paraîtra d’une lenteur et d’un calme presque méditatifs. Il y a bien une intrigue, des revirements plus ou moins inattendus et le suspense est continu. Mais, plus préoccupé par les tourments intérieurs de ses personnages, le réalisateur Cédric Anger a savamment évité l’excès de style et l’abus d’effets au profit d’un drame psychologique somme toute simple mais raconté de manière raffinée sans faire dans le froufrou intello.

Le tueur est une heureuse découverte, imparfaite comme tout premier film, mais réjouissante. Présenté lundi soir à Fantasia, le film prendra officiellement l’affiche au Québec à la fin de l’été.

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Le Tueur, 21 juillet, 19h30, Théâtre Hall Concordia, 1455 De Maisonneuve, fantasiafestival.com