Ce qui se passe derrière les portes closes de la prison de Guantanamo semble attirer de plus en plus l’attention des cinéastes. À partir de l’idée de ces prisonniers laissés à eux-mêmes et des séances de torture alléguée qui s’y tiennent, le réalisateur espagnol Vicente Pearrocha a navigué en eaux troubles vers les conséquences sur l’état psychologique des prisonniers, mais aussi des gardiens. Et le résultat est loin d’être réjouissant. Guantanamero nage en pleine confusion. Même un revirement de situation qui survient à la fin ne réussit pas à attacher toutes les ficelles. On y rencontre un jeune homme amnésique échoué sur une plage. On comprend qu’il a profité d’une tempête pour s’évader de Guantanamo. Des images d’une G.I. Jane rachitique et violente le poursuivent lorsqu’il est recueilli par une beauté cubaine. À son contact, et à celui de ses collègues danseuses en minijupes ou en strings filmées au ralenti, notre homme reprendra goût à la vie. Le réalisateur a enrobé son scénario déficient de musique pop et d’images tout droit sorties d’un vidéoclip. Rien pour vraiment approfondir son sujet, surtout que son personnage principal, dont l’insupportable litanie en voix hors champ («J’ai mal, j’ai peur, je suis perdu...») nous donne plus envie de décrocher que de lui accorder notre sympathie.

EXTRAS
* Une bande-annonce

*1/2
Guantanamero
(v.o. anglaise avec sous-titres espagnols seulement)
Drame de Vicente Pearrocha, avec Rupert Evans, Natalia Verbeke et Derek Jacobi