Après les chansons au charme suranné de Faubourg 36, qui a ouvert la compétition mondiale jeudi, les festivaliers ont eu droit vendredi à la présentation de Varg (Le loup), film suédois dont l’intérêt est surtout de nature sociologique.

Mettant en vedette Peter Stormare, acteur suédois installé à Hollywood, Varg est réalisé par Daniel Alfredson (Stray Dogs), qui, ces dernières années, s’est surtout consacré à la télé.

Le point de départ du film est fascinant, dans la mesure où il nous entraîne dans une réalité méconnue, au coeur de problématiques communes à tous les pays peuplés en partie par des populations autochtones.

Le récit de Varg a pour cadre le nord de la Suède, là où habitent les Samis, un peuple «distinct» dont la culture repose en grande partie sur l’élevage de troupeaux de rennes. Certains d’entre eux adoptent le mode de vie suédois; d’autres préfèrent vivre en harmonie avec la nature. C’est le cas de Klemens (Stormare), un homme qui tente de préserver les coutumes de son peuple, et qui suscite notamment l’admiration de son neveu. Ce dernier voudrait éventuellement suivre les traces de son oncle.

La chasse au loup étant interdite dans la région, Klemens se retrouve dans le pétrin le jour où un loup ayant attaqué son troupeau – plusieurs bêtes ont été tuées – est abattu.

De là découle une enquête policière qui fait basculer ce film dans un suspense plus conventionnel. «Contrairement aux loups, nous ne figurons sur aucune liste des espèces en voie de disparition!» dit Klemens lors de son procès. Tel est l’enjeu du film. Tel est aussi l’endroit où Alfredson échappe son sujet.

Il aurait été en effet plus intéressant de nous faire découvrir un peu mieux ce peuple dont on ne saura finalement pas grand-chose, mis à part le fait que les autorités lui interdisent de chasser le loup, même par mesure d’autodéfense.

Restent la présence solide de Peter Stormare, des images parfois splendides et un thème qui pique la curiosité. Quand même, nous aurions aimé en apprendre un peu plus sur les Samis, à tout le moins autrement qu’à travers une petite intrigue policière plus ou moins inspirée.