Derrière ce titre tapageur se cachait la prémisse d’un film d’action qui laissait envisager autre chose qu’un bain de sang en contrée exotique. À mi-parcours, l’optimisme du départ cède à l’ennui face à la prévisibilité de l’intrigue.

Remake d’un film tourné par les mêmes frères Pang en 1999, Danger à Bangkok prise 2 se résume à une seconde mouture avec une vedette bankable, capable du meilleur comme du pire, Nicolas Cage. Le meilleur, c’est Cage lorsqu’il est dirigé par Joel Coen (Raising Arizona) et qu’il se dédouble pour Spike Jonze (Adaptation). Le pire de lui-même, il en donne la pleine mesure dans sa panoplie de rôles «alimentaires» de mercenaire sans foi ni loi.

Joe (Nicolas Cage), un tueur à gages, élimine les balances et les ordures. C’est un liquidateur qui, jusqu’à son dernier contrat, n’éprouvait aucun sentiment. Or, il enfreint la règle de l’indifférence en prenant sous son aile un petit malfrat (Shahkrit Yamnarm). Qui plus est, il s’éprend d’une pharmacienne sourde et muette (Charlie Yeung). Dès lors, le «liquidateur» devient une cible. Notre tueur perd aussi de sa crédibilité.

Ce qui gêne dans ce film d’action à l’esthétisme qui rappelle, dans le genre, la facture visuellement stylisée de Black Rain de Ridley Scott, c’est d’abord le ton grandiloquent de la narration hors champ des états d’âme de ce loup solitaire. Deuxièmement, la trame sonore de Brian Tyler surligne abusivement le caractère mélodramatique de l’improblable intrigue secondaire dont on voit venir tous les rebondissements. Accoutré d’une perruque aussi ridicule que gênante, Nicolas Cage peine à nous rendre vraisemblable son personnage. Son vis-à-vis, Shahkrit Yamnarm, affiche un jeu plus nuancé.

Encore une fois, le travail sur l’éclairage et la photo de ce film, tourné presque essentiellement de nuit, mérite une mention (ainsi que la fin antihollywoodienne). Mais même cet exercice formel tape-à-l’œil finit par saturer le cinéphile averti.