Facile la vie de député? Tous payés à ne rien faire, nos élus? On ne sait pas pour les autres, mais à regarder aller Charlotte L'Écuyer et Daniel Turp dans le documentaire Chers électeurs, ces deux-là méritent chaque cent de leur salaire.

Manuel Foglia a marché dans l'ombre des représentants de Pontiac et de Mercier pendant quatre ans pour montrer leur travail de l'intérieur, au quotidien. Lorsqu'ils ne sont pas à l'Assemblée nationale, les journées se déroulent au rythme des rencontres à leur bureau de comté, à tenter de régler les problèmes de tout un chacun.

Dans une région éloignée comme Pontiac, la pragmatique députée L'Écuyer doit composer avec des travailleurs frappés par la crise de l'industrie forestière. Son collègue Turp, au coeur de l'île de Montréal, jongle avec les demandes d'artistes (dont une chanteuse à la recherche d'un producteur, qui n'hésite pas à jouer de son art devant lui...) ou celle d'une vieille dame venue solliciter son aide pour planter un arbre devant sa résidence pour personnes âgées.

À Québec, la caméra de Foglia suit les deux députés au Salon rouge et en commission parlementaire. Pas évident là non plus. Lorsque les fins de sessions se prolongent, c'est parfois tard dans la nuit qu'ils regagnent leur appartement de fonction.

«La vie parlementaire, c'est une vie très routinière et très organisée», laisse tomber la députée L'Écuyer, dont l'éloignement de sa circonscription l'oblige à passer d'interminables heures sur la route.

Chers électeurs est aussi la démonstration éloquente des limites du pouvoir d'un député. Malgré la meilleure volonté du monde, ils pèsent souvent bien peu dans les prises de décisions, qui se font souvent au-dessus de leur tête.

Un film instructif et éclairant. De quoi voir votre député sous un nouveau jour la prochaine fois qu'il vous serrera la main, campagne électorale ou pas...

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Chers électeurs

Documentaire de Manuel Foglia

On aime : découvrir les dessous de la vie parlementaire, l'honnêteté des deux députés à jouer le jeu.

On n'aime pas : le côté un peu «showman» de Daniel Turp