Le réalisateur sud-américain Chico Teixeira propose avec La maison d'Alice une chronique frappée du sceau de la simplicité et de la banalité du quotidien. Or, si chacun porte en soi une histoire, celle d'Alice n'est pas nécessairement la plus palpitante.

Issu du documentaire, Texeira propose une exploration en sourdine des secrets d'une famille et un portrait boiteux de femme. À trop vouloir saisir la vie de tous les jours, le cinéaste en oublie d'insérer un fil directeur, ou du moins des bribes d'émotion, qui aurait conduit cette chronique dans des eaux plus profondes.

 

Manucure dans un salon de beauté, Alice (Carla Ribas) vit dans un appartement de São Paulo avec son mari, ses trois fils et sa mère. Les membres de ce clan ont bien peu à se dire et à partager. Le mari, chauffeur de taxi, cache une aventure avec une jeune voisine de palier. Les trois adolescents mangent, regardent la télé, courent les filles. Le plus vieux vend son corps au plus offrant. La grand-mère, femme de ménage attitrée du clan, sait tout mais ne dit rien, trop inquiète à l'idée de partir en maison de retraite.

 

Dans les circonstances, la seule façon pour Alice de tromper son ennui demeure son travail. Ses rêves de romantisme s'éveilleront lors d'une rencontre impromptue avec un ancien petit ami. Puisque son mari peut se permettre de sauter la clôture, pourquoi pas elle?

 

Teixeira est un apôtre de la lenteur, du non-dit, des sentiments qui se dérobent à l'analyse. Ce qui n'en fait pas pour autant l'apôtre de la réussite. La maison d'Alice en témoigne, petite chronique filmée à hauteur d'homme (et de femme), mais dépourvue de prises émotionnelles. Les détracteurs de Continental, un film sans fusil, exaspérés par la langueur de ce genre de cinéma, risquent d'en arracher...

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Au générique

Cote : **

Titre : La maison d'Alice (A Casa de Alice)

Genre : drame

Réalisateur : Chico Teixeira

Acteurs : Carla Ribas, Vinicius Zinn, Ricardo Vilaça, Felipe Massuia et Berta Zerrel

Salle : Cartier (version originale portugaise avec sous-titres français)

Classement : général

Durée : 1h32

On aime : le jeu sobre et convaincant de Carla Ribas

On n'aime pas : l'absence de ligne directrice forte, la complaisance dans la banalité, les personnages évanescents