Natasha Ivisic ne se doutait pas qu’elle abandonnerait bientôt le hijab, en 2007, lorsqu’elle a témoigné devant la commission Bouchard-Taylor de la montée de l’intolérance envers la communauté musulmane québécoise. Son témoignage sert de point d’ancrage à Je porte le voile, un film qu’elle a coréalisé avec Yannick Létourneau.

Le documentaire de cette cinéaste de 37 ans convertie à l’islam se voulait avant tout une réponse à certains préjugés véhiculés sur le hijab. Mais le propre point de vue de Natasha Ivisic sur le voile, qu’elle a décidé de porter à la naissance de sa fille, il y a 13 ans, a évolué au cours du tournage.

Je porte le voile
s’intéresse à plusieurs points de vue de femmes musulmanes québécoises sur le voile. Ceux des converties, souvent plus orthodoxes, comme ceux des plus progressistes. Natasha Ivisic y rencontre, souvent en groupe, des musulmanes de tous les horizons et toutes les origines, jeunes et moins jeunes, portant le voile ou pas.

Je porte le voile
, plus intéressant pour son sujet que pour ses qualités cinématographiques, pose un regard nuancé sur le port du hijab et ne saurait, malgré son dénouement, être assimilé à un pamphlet antivoile.