Qu'apprenons-nous de nouveau dans ce portrait de la célèbre Antonine Maillet, prix Goncourt en 1979 pour son roman Pélagie-la-Charrette?

En premier que ce prix prestigieux dont rêvent tous les écrivains ne lui a certes pas causé le syndrome de la page blanche. Et, on s'en doute, qu'il fut lourd à porter malgré tout.

Notamment parce que la première Canadienne francophone à le recevoir n'était pas québécoise, d'où une certaine froideur de la part du milieu littéraire de la Belle Province à l'époque.

Cela, en plus d'être attendue avec une brique et un fanal pour la suite, ainsi que d'avoir à représenter l'Acadie, d'une manière que la jeune génération de poètes désapprouvait. Sans oublier qu'on lui réclamait sans cesse et pour toujours la Sagouine...

Cela n'entame en rien la verve et la passion de la dame, de l'étoffe des battantes, on le constate facilement dans ce documentaire où elle ne laisse personne lui marcher sur les pieds, pas même la réalisatrice Ginette Pellerin, on dirait.

Le film démarre de manière assez naïve et cliché avec l'image de l'écrivain entouré de ses personnages, pour aller ensuite vers des lieux moins communs et finir sur une très émouvante révélation, cet amour profond qu'Antonine Maillet a toujours eu pour Mercedes Palomino, cofondatrice du Théâtre du Rideau Vert avec Yvette Brind'Amour, alors qu'elle avoue être une femme très pudique sur sa vie privée, à la ville comme dans ses livres.

Amour profond aussi pour la littérature, il va sans dire, à laquelle elle a consacré 50 ans de sa vie et produit une oeuvre universelle, puisant à même les récits fondateurs de l'Occident, envers et contre tous.

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Présenté aujourd'hui à 18 h 30 et le samedi 27 mars à 16 h à la Grande Bibliothèque.