«Les Juifs américains ont pris l'Holocauste en otage pour faire chanter l'Europe et détourner l'attention de la situation en Palestine.»

Qui parle? Le chef du Hamas? Non. Un juif de Brooklyn dont les parents, partis du ghetto de Varsovie, ont survécu aux camps nazis. Cette affirmation constitue par ailleurs la base du propos que Norman Finkelstein étayait dans The Holocaust Industry - Reflections on the Exploitation of the Jewish Suffering, un ouvrage paru en 2000.

Pour les uns, Finkelstein, qui a aujourd'hui 56 ans, «n'est juif que par ses parents»; pour d'autres, ne serait-ce de sa judaïcité, il serait l'incarnation parfaite de l'antisémitisme.

Construit comme un road-movie - Finkelstein est un conférencier demandé partout dans le monde-, American Radical, documentaire canado-israélo-libano-américain nous montre des facettes pas toujours conciliables de la personnalité de cet universitaire solitaire. En 2007, il a été viré de l'Université DePaul, à Chicago, après une campagne menée par Alan Dershowitz, auteur de The Case for Israel, que Finkelstein avait accusé de plagiat. Pour une peccadille, comme le souligne Noam Chomsky, son ancien prof.

Ces contradictions, comme d'autres déclarations-chocs - «Le Hezbollah représente l'espoir» - enlèvent-elles à la solidité de son argumentation? À chacun de juger où s'arrête le franc-parler et où commence la provocation.

American Radical, en anglais; 84 min. Au Cinéma du Parc.