Inutile de dire qu'on était très intrigué par ce long-métrage de Kim Jee-Won, qui prend l'affiche au Cinéma du Parc, près de deux ans après sa sortie coréenne. Rien qu'avec le titre (Le bon, la brute et le cinglé), on était en droit de s'attendre à un fascinant ovni cinématographique. Le résultat, hélas, ne décolle pas vraiment du sol.

L'histoire? Dans la Mandchourie des années 30, trois desperados se disputent la carte menant à un trésor. Croisement physique entre Florant Vollant et Guy A. Lepage, le premier (Song Kang-ho) est un bandit de bas étage. Sorte de Johnny Depp coréen, le second (Lee Byung Hun) est un tueur à gages psychopathe. Et le troisième (Jung Woo-Sung), cool comme Brad Pitt, est un chasseur de primes idéaliste. Chacun cherche le magot pour des raisons différentes, mais ces raisons ne seront pas nécessairement celles que l'on croit, et le trésor, pas forcément ce que l'on pensait...

On ne critiquera pas l'aspect parodique, pleinement assumé, que ce soit dans la musique (ultra-enniomorriconienne) la mise en scène et quelques gros clins d'œil (bridé) bien appuyés, comme les clichés de gros plans typiques de Leone ou la fameuse scène finale, calquée sur Le bon, la brute et le truand. C'est, de loin, le plus grand intérêt du film.

Hélas, les lacunes du scénario annulent tous ces beaux efforts de pastiche. Une fois le décor planté (il y a un trésor, trouvons la carte), l'histoire s'enlise dans une suite de poursuites bordéliques et de fusillades cacophoniques qui ne font que diluer la sauce et étirer indûment ce long métrage de presque deux heures. Une cacophonie sans nom, qui deviendra carrément chaotique avec l'entrée en scène de l'armée japonaise, qu'on cite ici dans le seul but de justifier notre titre.

Certes, on s'amuse bien dans cette comédie d'action asiatique populaire. Personne ici ne se prend au sérieux. Sauf que les gags, souvent bêtes, voire débiles, ne parviennent pas à masquer les faiblesses de l'intrigue.

En d'autres mots, on est ici beaucoup plus près des pochades de Bud Spencer et Terence Hill, que des autoparodies «léoniennes»façon Un génie, deux associés et une cloche.

Comme quoi il est possible d'être à la fois feu d'artifice et pétard mouillé...