Le réalisateur Emmanuel Mouret revient sur son sujet de prédilection, et de nouveau dans un film choral, comme dans son Un baiser s'il vous plaît d'il y a cinq ans. Léger, cabotin, et plus ou moins réussi.

Thème récurrent dans l'oeuvre du réalisateur et acteur français Emmanuel Mouret, l'amour revient à la charge dans L'art d'aimer, film à sketches réunissant une belle brochette d'acteurs - Julie Depardieu, François Cluzet, Judith Godrèche, la jeune Élodie Navarre - qui jouent comme s'ils n'avaient pas appris leurs répliques. On a du mal à croire à l'authenticité de leurs sentiments.

>>>>La critique vidéo de Marc-André Lussier.

Deux couples se tirent mieux d'affaire et proposent les meilleurs récits de ce film, courtepointe d'histoires de coeur, de marivaudages, de déchirements et de désirs poignants qui commence par celle d'un pianiste doué, mais pas pour l'amour, et qui recherche cette petite musique qu'on doit reconnaître lorsque frappe le coup de foudre. La musique (classique) sert de liant à chacun de ces chassés-croisés scénaristiques, ainsi que la voix d'un narrateur hors-champ.

Le premier couple est le plus jeune de la distribution, formé par Vanessa (Élodie Navarre) et William (Gaspard Ulliel). Les deux s'apprêtent à vivre une aventure extraconjugale, mais consentante, chacun de son côté. Tiraillements, rapprochements.

Le second est en fait un amusant triangle amoureux. Boris (Laurent Stocker) est amoureux de sa grande amie Amélie (Judith Godrèche), déjà en couple. Celle-ci finit par céder à ses avances, mais propose plutôt à son amie Isabelle (Julie Depardieu), célibataire endurcie, de prendre sa place dans le lit, à l'insu de Boris.

Un plan foireux, bien sûr, mais qui se tient dans l'univers de Mouret et provoque les plus jolies étincelles de ce film échevelé et incohérent. À eux seuls, ces deux récits auraient pu faire chacun un bon film, mais bon, Mouret devait se sentir généreux et plein d'imagination.

Le ton, le contexte bourgeois dans lequel est plongée la distribution, le farfelu des mises en situation évoquent par moments le travail d'un Woody Allen, pour le meilleur comme pour le pire. Si L'art d'aimer pouvait passer pour la synthèse de l'oeuvre du Mouret, il semble tout autant être un assemblage de clichés des thèmes que le réalisateur a déjà explorés, et avec plus de finesse.

L'art d'aimer. Comédie dramatique d'Emmanuel Mouret. Avec Julie Depardieu, Judith Godrèche, François Cluzet, Frédérique Bel. 1h25.