Prière de ne pas se fier aux apparences. Même si l’intrigue est campée dans le milieu du rugby, sport rude et sans grandes manières dans lequel des colosses s’affrontent sans faire de quartier, Le fils à Jo est un film parfaitement inoffensif. Et miné par une surdose de bons sentiments.

Écrite par Philippe Guillard, qui signe ici sa première réalisation après avoir fourbi ses armes en tant que scénariste de comédies (3 zéros, Camping, Disco), l’histoire est celle d’un veuf, ancien rugbyman (Gérard Lanvin), qui voudrait bien que son fils Tom (Jérémie Duvall), âgé d’une douzaine d’années, suive les traces des mâles de la famille. Même s’il n’a guère d’intérêt pour le sport de prédilection de ses aînés, Tom consent néanmoins à s’essayer sur le terrain, histoire d’acheter la paix avec un père qui ne distingue plus la frontière entre l’amour parental et le harcèlement.

Pour tenter de faire éventuellement de Tom un joueur de haut niveau, ils s’y mettent à plusieurs. Il y a notamment le simplet de service (Vincent Moscato), qui ne vit que par et pour Jo ; et l’ami d’enfance revenu de Nouvelle-Zélande (Olivier Marchal), avec qui Jo partage une amitié bien virile à la française. Le terrain familial étant racheté par une femme d’affaires irlandaise au grand cœur (Karina Lombard), tout se met alors en place pour une enfilade de clichés et de lieux communs, servie au son d’une trame musicale aussi sirupeuse qu’omniprésente.

Il est clair que les artisans du Fils à Jo ont voulu offrir à leur public une histoire touchante, de laquelle n’émane aucun cynisme. Mais comme le dit l’adage, qui n’en est pas à une vérité près, qui trop embrasse...

Le fils à Jo. Comédie dramatique réalisée par Philippe Guillard. Avec Gérard Lanvin, Olivier Marchal, Vincent Moscato, Jérémie Duvall. 1 h 35.