Ce n’est pas pour rien que certains ont comparé Bruce Lee à une sorte d’Elvis des arts martiaux. D’abord, il était objectivement très bel homme, magnétique et sexy, ce qu’on ne dirait pas spontanément de, mettons, Jackie Chan ou Chuck Norris. Puis il « avait ça dans le sang », c’est-à-dire qu’il bougeait bien.

En mode combat, aucun de ses gestes, si maîtrisé fut-il, ne paraissait appris, étudié, mimé. Sachez qu’il était d’ailleurs un excellent danseur de cha cha, d’où peut-être ces espèces de « stepettes » qu’il aimait exercer en pleine bataille comme pour distraire l’adversaire avant d’esquiver un coup fatal.

Avant de devenir star de cinéma, Lee avait longuement enseigné les arts martiaux, assez pour faire école, littéralement, et les experts s’accordent pour dire qu’il est le père des arts martiaux combinés.


Les fanas finis du king du kung-fu n’apprendront peut-être rien qui soit nouveau dans le documentaire que consacre à leur idole Pete McCormack (auteur entre autres d’un film sur Muhammed Ali, on est donc entre bonnes mains). Mais les admirateurs ordinaires, autant que les spécialistes, seront émus par le vibrant hommage rendu dans ce I Am Bruce Lee qui retrace les grands moments de la carrière de la star jusqu’à sa mort précoce en 1973 (un anévrisme, fort probablement) délaissant, par choix ou par manque d’information, de grands pans de sa vie intime.


On ne saura donc à peu près rien de sa petite enfance au Chinatown de San Francisco, où il est né, pas plus de ses parents, et trop peu de sa vie amoureuse, bien que sa veuve, Linda Cadwell, se livre ici à la confidence. Beaucoup d’athlètes et d’experts en arts martiaux, quelques artistes de la scène sont interrogés ici,  tous célébrant le génie « physique » de leur mentor, mais très peu d’artisans du septième art y sont invités à partager leurs souvenirs (on a droit, pour toute star hollywoodienne, à Mickey Rourke, présent ici en tant que qu’ancien boxeur).


Cependant le film regorge d’extraits de la courte filmographie de Bruce Lee : Fist of Fury, Game of Death, Enter the Dragon, évidemment, mais aussi quelques poussiéreux films de l’époque où Lee était un enfant-vedette à Hong-Kong. Sont proposés également quelques bons moments d’une célèbre entrevue où Lee explique sa philosophie de vie. Plus un hommage qu’un documentaire, I Am Bruce Lee fait l’éloge d’un athlète hors du commun qui aura, par sa popularité, contribué à une sorte de conciliation entre l’Asie et l’Occident.

I am Bruce Lee
Documentaire de Pete McCormack. 1h30.

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