À deux jours de sa sortie en salle, les critiques françaises continuent à descendre L'âge des ténèbres, le dernier film de Denys Arcand.

«Tièdement accueilli au Festival de Cannes, le film mêle les univers et les registres avec un succès inégal», note la critique de l'Agence-France Presse dans une dépêche datée du 21 septembre.

«Réussi et drôle dans sa critique d'une société qui vire à l'absurde, le film passe toutefois à côté des tentatives d'introspection de son héros», poursuit la dépêche.

Plus sévère, le quotidien régional Sud-Ouest, sous le titre «Marée basse», juge que «le déclin a laissé place au néant». «C'est peu de dire qu'il y a quelque chose de dévitalisé dans ce film, et les tentatives de burlesque ne changent rien à une dramaturgie qui vire au ressassement. Le déclin a laissé place au néant, et de la mort annoncée des empires matérialistes, le cinéaste québécois propose une version à marée basse. Fatal», peut-on lire dans le quotidien daté du 23 septembre.

Tout aussi mitigée, la critique du quotidien régional Ouest-France vante les ressources de Marc Labrèche, principal interprète du film. «Malgré sa bonne tête de chien battu traversant les contrariétés de l'existence avec un sourire candide, il ne peut secouer un scénario et des dialogues qui se perdent dans des considérations très générales et convenues sur le mal-vivre des temps modernes», relate le quotidien dans son édition dominicale.

La salve la plus violente vient de l'hebdomadaire de gauche Marianne. «Ça va mal» dans ce troisième volet de la trilogie du cinéaste sur l'anxiété, constate l'hebdomadaire. «Il ne s'agit plus d'invasions barbares (celles du capitalisme mondialisé et de la panne d'érection globalisée), mais de variations barbantes sur le même thème», estime Danièle Heymann.

La critique va plus loin, et juge que l'une des scènes médiévales du film «semble avoir été tourné par des Monty Python dépressifs». «Peut-être Denys Arcand devrait-il en faire autant afin de retrouver sa bienfaisante irrévérence et sa défunte alacrité», conclut la journaliste.