Quelques mois à peine après la sortie de La capture, Carole Laure prépare sa prochaine réalisation. Son quatrième long métrage sera l'adaptation au grand écran de La mort de Mignonne, un recueil de nouvelles signé par la journaliste Marie-Hélène Poitras.

C'est la première fois que Carole Laure réalisera un film dont elle n'écrit pas entièrement scénario. «Pour moi, c'est la première fois que je fais un film qui n'est pas de mon écriture. Cela me fait du bien d'être dans une autre expérience», raconte Carole Laure.

À l'origine de cette collaboration, un «coup de foudre». D'abord pour La mort de Mignonne, qu'un ami a offert à Carole Laure. «L'écriture de Marie-Hélène Poitras est très cinématographique, très visuelle. Tout ce qu'elle raconte, je le voyais», dit-elle. Coup de foudre, ensuite, pour la journaliste et critique musicale de l'hebdomadaire Voir, auteure d'un premier roman, Soudain le minotaure.

«Je la trouve très vive, très intelligente. Très brillante et très moderne dans son écriture. Cela me motive beaucoup», décrit Carole Laure.

«Je suis vraiment en admiration devant Carole Laure, dit pour sa part Marie-Hélène Poitras. On a des intérêts communs pour les mélanges nature-culture, pour l'animalité dans l'humain. Carole Laure aime filmer le mouvement, et le fait de décrire des chevaux est vraiment très intéressant.»

Paru en 2005, La mort de Mignonne est un recueil de nouvelles construit autour des destins contrariés d'hommes et d'animaux. Ainsi Poitras imagine-t-elle la fin de Mignonne, une vieille jument de calèche du Vieux-Montréal, dont la fuite tourne à la tragédie.

L'univers du film sera ce monde peu vu au cinéma, celui des cochers et des chevaux du centre-ville. «J'ai conduit des calèches pendant deux étés et j'ai été fascinée par ce monde-là, les chevaux et les cochers. Juste de les voir aller, j'étais complètement sur le cul et je me disais que c'était une vraie pièce de théâtre», se souvient-elle.

Toujours en cours d'écriture, Carole Laure et Marie-Hélène Poitras sont en pourparlers avec un producteur. Aucun budget n'est encore déterminé, même si, rappelle Carole Laure, elle est «dans une économie de cinéma d'auteur». Quant à savoir quand le film se tournera, la comédienne promet que «ce ne sera pas dans 10 ans»: «Marie-Hélène est une fille qui travaille vite, et moi aussi.»