Révélé au cinéma dans La mystérieuse Mademoiselle C., Maxime Dumontier s'est ensuite fait remarquer dans Gaz bar blues de Louis Bélanger, de même que dans Mémoires affectives de Francis Leclerc. Pour la première fois, le jeune acteur porte aujourd'hui un film sur ses épaules. Le défi l'emballe. L'exposition médiatique, un peu moins.

Sa vocation n'a jamais fait de doute dans son esprit. Issu d'une famille de «comptables» et de «gars de construction», Maxime Dumontier savait pourtant ce qu'il voulait faire dès l'âge de 4 ans.

«Je voulais jouer des personnages, explique-t-il. Très jeune, j'ai souhaité prendre des cours de théâtre. J'ai aussi pensé devenir humoriste un temps. J'ai commencé par faire de la figuration. De là, tout s'est enchaîné. J'ai été très chanceux et j'en suis bien conscient. Mais j'aime tellement jouer que je voudrais travailler encore plus. Tous les aspects de ce métier me font tripper

Pas «tous» les aspects, à vrai dire. S'il a visiblement envie d'en croquer un max, il reste que la perspective de susciter un jour l'attention des médias ne lui sourit guère. «Plus j'évolue dans ce métier, plus je grandis, plus je sais qu'éventuellement, mon visage sera connu et que je devrai composer avec tout ce qui se rattache au vedettariat, reconnaît l'acteur. Mais je ne le souhaite pas. Si je pouvais juste faire des films, tranquille, et passer ensuite inaperçu, je ne demanderais pas mieux. Peut-être qu'un jour, je parviendrai à bien vivre avec cet aspect des choses mais pour l'instant, je ne souhaite pas toute cette attention.»

Aussi Dumontier ne voit-il pas la notoriété comme un accomplissement, ni un but à atteindre. Il aurait beau recevoir tous les prix, toutes les accolades, l'acteur ne sera fier que le jour il pourra enfin se voir à l'écran avec un sentiment de satisfaction.

«Je l'espère. En même temps, non. Parce que cette insatisfaction me force à toujours vouloir me dépasser. J'aimerais arriver un jour à être relativement content de tout un projet, à ne pas toujours me trouver pourri. D'un autre côté, si tu te trouves bon, tu ne peux plus avancer...»

Évidemment, le rôle de Josh dans Tout est parfait lui a valu quelques nuits blanches. Non seulement à cause de la nature du rôle et des émotions brutes qu'il devait ressentir, mais aussi à cause de la responsabilité qui lui tombait sur les épaules. «J'avais peur de ne pas être à la hauteur de la confiance qui m'était accordée, dit-il. Et puis, j'appréhendais pendant des jours les scènes plus difficiles à tourner.»

L'acteur faisant partie de la race de ceux qui fonctionnent par instinct, le tournage d'un film comme Tout est parfait laisse forcément des traces.

«Moi, je ne joue pas. Je vis ce que le personnage vit. Sinon, tout semblerait faux. Parfois, j'ai eu un peu de difficulté à redescendre après une journée de tournage. Je n'ai d'ailleurs pas encore été capable de voir le film en entier. Je le ferai quand la poussière sera un peu retombée.»

On lui souhaite. Parce qu'il sera alors à même de mesurer l'ampleur de son talent.