La programmation de l’Office national du film du Canada portera le sceau du 400e de Québec en 2008. Quatre films jetant un regard différent sur la capitale seront présentés par l’ONF afin de souligner les 400 ans de la capitale.

«Le 400e est l’événement historique et culturel le plus important des dernières années au Canada et cela fait partie des rôles essentiels de l’ONF d’être présent dans les moments marquants de notre pays», a affirmé hier le président de l’ONF, Tom Perlmutter, lors d’une conférence de presse.

Le président a profité de son passage à Québec pour présenter les quatre films choisis par l’Office pour célébrer l’histoire de la capitale.

Champlain retracé

Dès mai, le réalisateur de La grande séduction, Jean-François Pouliot, présentera Champlain retracé, une œuvre en trois dimensions au Centre d’interprétation de la place Royale. Pascale Montpetit interprétera dans ce court métrage à la fine pointe de la technologie le rôle d’une peintre qui crée le portrait de Champlain.

M. Pouliot connaissait peu de choses sur Champlain avant d’accepter ce mandat «excitant», en novembre dernier. En faisant des recherches, le réalisateur a été fasciné par les contradictions qui émergent du profil de cet explorateur. «Ce qui m’intéresse, c’est de savoir pourquoi cet homme s’est obstiné à ce point, pourquoi il tenait à passer tant d’hivers ici. Il y a des indices sur l’homme qui sont très intéressants dans son parcours, dans son profil», explique-t-il au Soleil.

Pascale Montpetit, alias Mélissa Hébert, tentera de découvrir le vrai visage de Champlain en peignant son portrait. «C’est moins un documentaire historique qu’une rencontre. Mon objectif, c’est qu’à la fin du film, les gens aient envie d’en savoir plus sur Champlain. À mon avis, c’était un homme d’une ténacité quasiment incompréhensible. Il avait aussi une immense capacité de voir la beauté dans les choses. Il savait regarder.»

Mon parc, mes Plaines

Pour souligner le 100e anniversaire de la création des plaines d’Abraham, la Commission des champs de bataille nationaux a confié à l’ONF le mandat de produire un court métrage sur l’histoire de ce parc fédéral. Mon parc, mes Plaines est réalisé par Carole Laganière et narré par Marie-Thérèse Fortin.

«J’avais l’impression de connaître les plaines d’Abraham, mais j’ai appris plein de choses», confie la réalisatrice. Mme Laganière a été particulièrement secouée lorsqu’elle a découvert que les baraques militaires installées sur les Plaines ont servi de logements pour les familles pauvres de Québec après la guerre, en 1945. «On appelait ça Punaiseville. C’était insalubre», relate-t-elle. Le documentaire sera lancé les 15 et 16 mars à la Maison de la découverte des plaines d’Abraham et y sera présenté de façon permanente après une diffusion à l’été sous le chapiteau du 100e.

Folle de Dieu

Le cinéaste Jean-Daniel Lafond rêvait de tourner un film sur Marie de l’Incarnation avec la comédienne Marie Tifo depuis près de 30 ans. Voilà qui est fait. «Le projet a rebondi plusieurs fois. Mais Marie et moi voulions attendre d’être vieux!» lance le cinéaste. Folle de Dieu raconte l’histoire de la rencontre entre Marie Tifo et Marie Guyart, cette femme qui a abandonné son fils au XVIIe siècle afin de s’exiler à Québec et de fonder le monastère des Ursulines. Basé sur la correspondance de la religieuse avec son fils, le film bascule entre la réalité et la fiction. Une pièce de théâtre mise en scène par Gill Champagne a aussi été tirée de ce film et sera présentée à l’automne au Grand Théâtre de Québec. Le long métrage sera pour sa part lancé en septembre dans des salles qui n’ont pas encore été déterminées.

Infiniment Québec

Lorsqu’il avait 17 ans, le cinéaste Jean-Claude Labrecque cherchait le tombeau de Champlain avec son ami René Lévesque. Une époque qui a marqué la vie de cet homme originaire de Limoilou et qui lui a permis de tomber amoureux de l’histoire.

«Québec est une ville souvenir où il s’est passé des choses mystérieuses. Si je n’étais pas né à Québec, je ne serais pas ce que je suis. Québec m’a façonné dans l’histoire et dans la recherche. Je suis devenu un archéologue ambulant», affirme-t-il.

Pour le 400e, l’ONF et Productions Thalie présenteront un film inédit de Jean-Claude Labrecque, qui pose un regard très personnel sur sa ville natale. «C’est un film de contemplation, de lumières, d’amour et d’archives. Je ferai un peu de commentaires, mais ce sera surtout la musique de Jorane et les effets sonores. On a travaillé très fort pour trouver le son de Québec», explique-t-il.

Le film Infiniment Québec sera présenté au cours de l’été, probablement à l’Espace 400e.