«Quand J.A. Martin photographe est sorti en 1977, Le Devoir, La Presse et l'ensemble de la critique montréalaise s'est montrée très sévère à l'égard de mon film.

«On se demandait comment, dans un Québec moderne, on pouvait tourner un film qui se complaisait dans le passé, c'est-à-dire au début du siècle! On qualifiait même le jeu de Monique Mercure d'exagéré et de caricatural!

«Étrangement, quand le film a été applaudi à Cannes, où Monique a remporté le grand prix d'interprétation, toute la presse montréalaise a subitement révisé son jugement!»

Plus de 30 ans après, le réalisateur Jean Beaudin s'étonne encore de ce revirement spectaculaire. Mais bien davantage que le souvenir de l'accueil de la critique en 1977, c'est le regard du public d'aujourd'hui qui intéresse Jean Beaudin.

Le réalisateur était d'ailleurs à Québec, hier, pour parler de son film fétiche, qui fait l'objet de 10 projections au Musée national des beaux-arts du Québec, à l'occasion de la tenue de l'exposition Québec et ses photographes 1850-1908.

 

«Les jeunes pères d'aujourd'hui ne ressemblent pas à Joseph-Albert Martin, un mari et un père absent, physiquement et mentalement. Les pères de la nouvelle génération s'occupent beaucoup des enfants, et ils sont donc plus sensibles que leurs aînés à mon film, qui appelait déjà cette révolution des moeurs. Des types comme J.A. (Marcel Sabourin) étaient la norme dans la génération de mes parents, et même dans la mienne. Fort heureusement, les choses ont bien changé», déclare Beaudin.

 

 

Chaque été, Joseph-Albert Martin quitte sa famille et part sillonner le Québec rural pour vivre de son second métier de photographe. Mais un certain été, sa femme décide de le suivre dans ses pérégrinations, chose qu'elle n'avait jamais osé faire en 15 ans de mariage.

Ce périple sera l'occasion d'une houleuse remise en question de leurs relations. Tout le monde se souvient de la scène où l'épouse reproche à son mari d'avoir toujours «la tête en dessous de son rideau noir», ce qui l'empêche de voir et d'entendre ce qui se passe dans sa famille...

 

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Les projections gratuites de J.A. Martin photographe ont lieu à 13 h 30, à l'auditorium du Musée, les 15, 19, 22 et 26 octobre; les 2, 5, 9, 23 et 26 novembre; les 7, 10 et 17 décembre.